Le contexte de pandémie, l’afflux de patients qu’il peut impliquer, les mesures de sécurité qu’il impose, a conduit de nombreux services à bousculer leur organisation. De nouveaux protocoles ont été élaborés, des techniques évaluées dans un souci permanent d’optimiser la qualité et l’efficience des examens et des soins proposés.
Pour détecter et estimer la gravité d’une pneumonie à SARS Cov2, le scanner thoracique était jusqu’à présent l’examen de référence.
A l’AP-HM, le service d’Anesthésie Réanimation de l’Hôpital Nord [3](Pr LEONE et Dr ZIELESKIEWICZ), a lancé une étude multicentrique sur l’échographie pulmonaire comme alternative au scanner thoracique pour déterminer la gravité clinique de l’infection.
L’échographie « Point of care » (directement effectuée par le médecin en charge du patient, qu’il soit anesthésiste, réanimateur ou urgentiste) présente en effet de nombreux avantages. Elle est réalisée en 5 minutes, au pied du lit du patient, ce qui permet de limiter les déplacements de malades et les contaminations croisées des patients mais aussi du personnel soignant. Si les scanners peuvent être vite saturés par le nombre de patients, les appareils permettant de réaliser des échographies sont quant à eux présents en quantité bien plus importante dans les centres de soins et la durée d’examen est plus courte permettant d’évaluer un plus grand nombre de patients. Cependant, il n’existait jusqu’à présent pas d’étude évaluant la corrélation entre l’échographie pulmonaire et le scanner thoracique dans le cadre de la pneumonie à SARS Cov2.
Réalisée en collaboration avec les services d’urgences Centre et Nord (Pr MICHELET, MARKARIAN et ROCH), de Radiologie (Pr CHAUMOITRE), de méthodologie statistiques (Pr AUQUIER) mais aussi les réanimations des hôpitaux de Lyon et Besançon, l’étude a inclus 100 malades atteints de COVID-19. Les résultats, publiés dans la revue Intensive Care Medicine [4] (la plus importante dans le domaine de la réanimation), montrent que pour la majorité des patients, l’échographie pulmonaire peut être utilisée pour mesurer l’état d’avancée de la pneumonie, avec des résultats corroborant ceux obtenus à l’aide du scanner.
En outre, deux autres études (non encore publiées) également menées à l’AP-HM tendent à montrer l’efficacité de l’échographie dans la prédiction d’une évolution défavorable de la maladie et l’établissement du pronostic vital des patients. Si l'échographie pulmonaire est utilisée depuis des années dans les détresses respiratoires aigües, preuve est faite grâce à cette étude qu’elle peut être un outil primordial dans la prise en charge des malades atteints de COVID-19.
Links
[1] https://fr.ap-hm.fr/print/818837
[2] https://fr.ap-hm.fr/printpdf/818837
[3] http://fr.ap-hm.fr/service/anesthesie-reanimation-hopital-nord
[4] https://link.springer.com/article/10.1007/s00134-020-06186-0
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