En bateau, je protège mon dos ! Les neurochirurgiens alertent sur des séquelles graves

Chaque été, de nombreux vacanciers goûtent aux plaisirs des plages méditerranéennes. Parmi les différentes activités nautiques, les excursions en bateau à moteur sont particulièrement appréciées, mais conduisent hélas à un nombre significatif d’hospitalisations pour des fractures du rachis thoraco-lombaire.

Un article publié dans le « Journal of clinical medecine » en février 2023 « Spinal Fractures during Touristic Motorboat Sea Cruises: An Underestimated and Avoidable Phenomenon » ^* décrit une étude rétrospective portant sur une période de 14 années (2006 à 2020) menée à partir des données de 3 services de Neurochirurgie de l’AP-HM (Hôpital de la Timone et l’Hôpital Nord) et de Toulon (Hôpital d’instruction des armées), en partenariat avec le Laboratoire de biomécanique appliquée d’Aix Marseille Université.

Des fractures qui touchent surtout les femmes

Les fractures de 79 patients ont été minutieusement étudiées et catégorisées en fonction du système de classification AO Spine, qui permet de distinguer les différentes zones lésées et le degré de gravité des fractures.

Une grande majorité des lésions (88,9%) concernait la charnière thoraco-lombaire avec des fractures vertébrales par compression, phénomène qui touchait davantage les femmes que les hommes avec une moyenne d’âge autour de 45 ans.

Le retentissement fonctionnel peut être très important, avec une incidence neurologique rencontrée chez 7,6% des patients de l’étude.

Le même scénario qui se répète et qui augmente en fréquence

Sur les 79 patients inclus, l’équipe est parvenue à en contacter 71 afin de connaître les circonstances précises de chaque accident. Dans la plupart des cas, les patients étaient assis à la proue du bateau. Lorsque la proue a subitement traversé une vague inattendue, elle s’est brusquement élevée et les patients ont été propulsés en l’air. Les chocs résultant de telles situations peuvent être particulièrement violents, et ce d’autant plus si la victime ne les a pas du tout anticipés.

Ce type d’accident aux conséquences potentiellement graves (séquelles, handicap), pourrait être évité par des informations préventives à destination des plaisanciers, notamment sur les précautions à prendre avant de s’installer à la proue des embarcations lors d’une sortie en mer.

Une grande campagne de sensibilisation

L’ARS Paca et l’AP-HM s’associent pour lancer une campagne de sensibilisation pour prévenir ces accidents. Des affiches seront distribuées dans l’ensemble des villes portuaires, dans les capitaineries, les loueurs de bateaux et les offices du tourisme de Paca. Des post réguliers sur les réseaux sociaux seront également diffusés pour sensibiliser le plus grand nombre.

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^* Adrien Thomas May ^{1, 2} Nicolas Bailly ³, Aurore Sellier ⁴, Valentin Avinens ¹, Maxime Huneidi ¹, Mikael Meyer ¹, Lucas Troude ², Pierre-Hugues Roche ², Henry Dufour ¹, Arnaud Dagain ⁴, Pierre-Jean Arnoux ³, Kaissar Farah ¹ and Stéphane Fuentes ¹

¹ Service de Neurochirurgie, Hôpital de la Timone, Marseille, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille,

² Service de Neurochirurgie, Hôpital Nord, Marseille, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille,

³ Laboratoire de Biomécanique Appliquée, UMRT24 IFSTTAR—Université de la Méditerranée,

⁴ Hôpital d’Instruction des Armées, 83000 Toulon, France