Le Centre d’Investigation Clinique : Une plateforme d’excellence pour la recherche marseillaise

Structure entièrement dédiée à la recherche clinique, le Centre d’Investigation Clinique [3] de l’AP-HM (CIC) existe depuis 1995, année où ce type d’unités a commencé à être implanté au sein des CHU français. La volonté première était de sécuriser la participation des patients aux protocoles de recherche en offrant un cadre parfaitement adapté au bon déroulement des recherches cliniques, aussi bien en termes de locaux et d’équipement que de personnel formé.

Les CIC sont multi-tutélaires. A Marseille, le CIC dépend de la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS), de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), de l’AP-HM et Aix-Marseille Université. Il s’agit d’une entité déployée sur 3 sites au sein de l’APHM: l’Hôpital de la Conception, l’Hôpital Nord et l’Hôpital de la Timone.

Depuis octobre 2023 c’est le Pr Thomas CUNY (service d’Endocrinologie, Diabète, Maladies métaboliques de l’Hôpital de la Conception [4]) qui est à la tête du CIC de l’AP-HM et en coordonne les actions et orientations.

« Le CIC accueille des patients et volontaires sains se prêtant à des recherches. Il joue un rôle de catalyseur et d’expert dans ses domaines de compétences en favorisant l’émergence et la mise en œuvre de projets de recherche entre les différents professionnels appartenant à des structures diverses. L’ARS renouvelle périodiquement, sur justification des conditions de sécurité et de qualité, une autorisation de lieu de recherche. Cet agrément est indispensable pour mener notamment des études de phase 1 sur les volontaires sains, faisant du CIC une structure incontournable pour l’appui à l’innovation thérapeutique au sein de l’AP-HM. Certaines études peuvent se faire directement au sein des unités de soins ; nos équipes y sont mobilisables afin de garantir le niveau d’exigence fourni par le label CIC. Sur les différents sites, le CIC constitue un plateau technique diversifié permettant à la fois l’accueil des patients et leur surveillance, le traitement des échantillons biologiques en pré-analytique, biobanking temporaire, pharmacocinétique… » (Pr CUNY)

Les activités du CIC de l’AP-HM sont organisées autour de deux modules, chacun comprenant une activité au sein de l’APHM et de l’Institut Paoli-Calmettes :

• Un module plurithématique, le CIC proposant un accompagnement dans la mise en œuvre des protocoles de recherche à tout porteur de projet au sein de l’institution, quelle que soit sa spécialité. Les différents métiers de l’investigation clinique y sont représentés : des médecins, des infirmiers de recherche clinique sous la supervision de Benjamin DUPONT, cadre de santé ; des techniciens de laboratoire sous la supervision d’Alain VAZI, des techniciens d’études cliniques de l’équipe mobile d’aide à l’investigation (EMAI) sous la supervision de Didier SANCHEZ, des assistantes médico-administratives dédiées sous la supervision d’Isabelle FERRUCCI.
• Un module recentré sur les biothérapies, actuellement coordonné par le Pr Florence SABATIER qui dirige également l’Unité de culture et thérapies cellulaires [5] à l’Hôpital de la Conception.

« L’expertise du CIC commence par l’examen de chacun des protocoles pour lesquels il est sollicité. Il s’agit d’évaluer leur faisabilité au sein de la structure en termes d’équipements et de moyens humains en s’assurant qu’ils répondent en tous points à la dimension réglementaire mais aussi aux critères de qualité exigés pour l’ensemble des activités du CIC. Tous les CIC se doivent d’ailleurs aujourd’hui d’avoir une certification ISO 9001. A la convergence d’essais de promotion académique et de promotion industrielle, notre CIC est une véritable plaque tournante pour la recherche et l’innovation au sein de l’AP-HM, garante d’un haut niveau d’excellence. »

Au total, le CIC-EMAI a traité une centaine de projets en 2023, un chiffre en constante évolution (+ 20% par rapport à 2020), avec une répartition sensiblement homogène des sites concernés - Conception, Timone Adultes et Enfants, Nord. Parmi ces 100 projets, plus de la moitié sont des essais cliniques de médicament, impliquant une gestion des risques en lien avec les exigences réglementaires nationales et européennes encadrant ces recherches.

Le CIC accompagne des projets d’envergure comme actuellement le RHU LUCA-pi [6], porté par le Pr David BOULATE, soutenu par l’antenne du CIC Nord, autour de la prévention et de la détection du cancer bronchique.

En concertation avec les équipes de la gouvernance de la Recherche en Santé (Pr Pascal AUQUIER, Mme Emilie GARRIDO-PRADALIE et Mme Mathilde LEFEVRE), le Pr CUNY est en train d’initier plusieurs axes de développement pour le CIC, tenant compte des évolutions majeures en cours et à venir au sein de l’AP-HM et sur le territoire marseillais, telles que l’émergence du Marseille Immunology Biocluster (MIB) [7].

« L’un de nos objectifs actuels, en lien avec le MIB, est de pouvoir proposer aux investigateurs de l’institution et d’ailleurs une structure de phase précoce en immunologie pour les traitements des maladies dysimmunitaires. Parmi ces pathologies nous pouvons citer par exemple la myasthénie, une maladie neurologique auto-immune, le diabète de type 1, particulièrement représenté chez l’enfant et l’adulte jeune, les pathologies rhumatismales auto-immunes. A ce titre, le CIC doit se positionner comme facilitateur et structure d’accueil de la recherche pour des pathologies dont l’approche relève parfois de plusieurs spécialités. »

C’est le cas pour le lupus, maladie de système par excellence, qui a conduit la Néphrologie et la Médecine interne à se positionner, ensemble, sur un projet de recherche de haut niveau porté par le Pr Noémie JOURDE-CHICHE et le Dr Pierre-André JARROT.

« Les maladies dysimmunitaires ont souvent une physiopathologie qui se rapproche de l’inflammation. Les équipes travaillant sur cette thématique pourront de fait être partie prenante de cet axe transversal qui a une résonance dans toutes les spécialités médicales, et même médico-chirurgicales, comme l’ORL. Un second axe de développement implique de pouvoir proposer aux services de chirurgie, particulièrement actifs dans l’innovation, une structure de pointe pour conduire leurs projets. De notre visibilité dépendra aussi notre attractivité. »

La dynamique du module de biothérapie l’a conduit au développement de nouvelles techniques de cicatrisation ciblée chez les patients souffrant de plaies chroniques, de brûlures, de pathologies digestives complexes ayant nécessité une ou plusieurs chirurgies.

« Et ce n’est que le début ! Enfin, un troisième et dernier axe, encore à l’état embryonnaire, est de pouvoir réimplanter au CIC des travaux à la résonance physiologique, permettant de mener des études fonctionnelles. Comme c’était le cas à l’époque du Professeur OLIVER. Mais il ne s’agit pas de faire du neuf avec du vieux… Nous avons aujourd’hui des approches beaucoup plus fines des maladies, qui nécessitent parfois des prélèvements séquencés, fidèles aux rythmes circadiens, aux variations saisonnières, de température etc… autant de protocoles spécialisés pouvant être assurés au sein du CIC. »

Dernièrement, le CIC a été sollicité pour un projet d’ampleur autour de l’obésité, au sein duquel le CHU de Marseille occupe une place de premier ordre pour le recrutement des volontaires de l’étude. « Nous nous réjouissons à l’idée que le CIC contribue, à sa façon, à une recherche qui s’attaque aux défis actuels de la Santé Publique française ».

Afin de renforcer plus encore son rôle d’interface pour la recherche, le CIC est en outre amené à tisser des liens plus étroits avec les Unités Mixtes de Recherche (UMR), de manière à devenir un trait d’union entre la recherche translationnelle menée dans les laboratoires universitaires et la recherche clinique. Cela pourrait se traduire par l’organisation de rencontres et colloques afin de valoriser et promouvoir les coopérations.

Enfin, le CIC a une vocation de formation auprès des étudiants en santé mais aussi en Master ou en thèse, qu’il pourra accueillir dans le cadre de leurs travaux d’études.

« Le CIC doit se tourner vers les jeunes chercheur.ses, clinicien.nes ou non, pour leur offrir une immersion dans le domaine de la recherche clinique et le goût de l’investigation ».

Toutes les missions du CIC visent à tisser des ponts, à faciliter le montage et la mise en place des projets. « Notre site internet sera prochainement repensé et actualisé pour faciliter sa lecture, décliner les missions du CIC, clarifier les procédures, in fine pour solliciter la demande.

Les Hôpitaux Universitaires de Marseille concentrent une recherche clinique de très haut niveau académique, il est de la responsabilité du CIC de s’aligner sur les standards requis pour mener à bien ces projets aussi nombreux qu’éblouissants ».

Coordination :

• Pr Thomas CUNY
• Délégation site Nord : Pr David BOULATE, Dr Laurie PAHUS
• Module biothérapie : Pr Florence SABATIER

Equipe médicale :

• Pr Thomas CUNY
• Dr Marie-Noëlle LEFEVRE, Médecin de site centre
• Dr Renaud VIALET, Médecin de site Nord

Encadrement paramédical :

• Benjamin DUPONT

Encadrement techniciens de laboratoire :

• Alain VAZI

Encadrement techniciens d’étude clinique :

Equipe mobile d’aide à l’investigation

• Didier SANCHEZ

Encadrement assistants médico-administratifs:

• Isabelle FERRUCCI

Cellule qualité :

• Laurence ATTOLINI
• Benjamin DUPONT
• Cécilia MALLMAN
• Laurie PAHUS