Sécurité hospitalière : un pour tous, tous pour un !

La rencontre annuelle des directeurs de la sécurité des établissements de santé a eu lieu ce lundi 26 mai à Marseille. Cette une nouvelle édition était organisée par l’AP-HM. Cette journée a été l’occasion d’un dialogue rare entre terrain et institutions, dans un contexte où les enjeux de sécurité ne cessent de croître. François Crémieux, directeur général de l’AP-HM, et Yann Bubien, directeur général de l’ARS PACA, ont ouvert le séminaire en soulignant l’importance de repenser la sécurité hospitalière à l’aune des crises actuelles. « La résilience n’est pas l’attentisme », a rappelé François Crémieux, appelant à anticiper et accompagner durablement les équipes. « On ne peut pas se barricader, mais on doit parfois sécuriser pour protéger », a indiqué Yann Bubien, appelant à concilier ouverture de l’hôpital sur la ville et protection des soignants.

Partager les pratiques, faire évoluer les réponses

Dans une ambiance studieuse, conviviale et chaleureuse, les participants ont confronté leurs pratiques, partagé des retours d’expérience et nourri une réflexion collective sur l’adaptation des dispositifs. Des sujets variés ont été abordés : gestion des flux, violences en milieu de soins, recours à la vidéosurveillance ou à l’intelligence artificielle. Un enjeu commun s’est dégagé : faire évoluer la sécurité à partir du terrain.

Aurélie Avondo : vers un ONVS 2.0

L’intervention très attendue d’Aurélie Avondo, Responsable de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) depuis fin 2024, était un moment fort de la journée. La médecin urgentiste à l’AP-HP, également conseillère spéciale auprès de la Direction Générale des Organisations de Santé (DGOS), a présenté sa feuille de route en 6 axes pour faire de 2025 une année d’avancée en matière de lutte contre les violences en milieu hospitalier.

• Créer des référents territoriaux forts, au niveau des ARS, capables de relayer la politique nationale dans chaque région.
• Relancer les conventions Santé Sécurité Justice pour mieux accompagner les victimes vers la plainte,
• Communiquer et sensibiliser sur la gestion des violences en santé
• Poursuivre la sécurisation des lieux de soins
• Moderniser l’ONVS pour simplifier et faciliter le suivi des faits déclarés,
• Travailler avec la DGCS, sur les violences en lien avec les troubles du comportement

Aurélie Avondo a insisté sur la nécessité de travailler avec les établissements de santé hospitaliers, mais aussi de ville, les ARS, et les soignants, soulignant que "la lutte contre les violences est une affaire de tous, pas d’un seul observatoire".

Une prise de parole remarquée qui a permis un échange sans filtre et enrichissants entre les professionnels de terrain et la représentante de l’Etat.

Former autrement, anticiper collectivement

Autre moment fort : l’intervention de Nathalie Champion (chargée de mission auprès de l’Éducation nationale), venue présenter l’avancée des travaux sur le projet « d’agents de sécurité en établissements de santé ». Séquence suivie d’échanges sur l’externalisation de cette mission.

L’après-midi, animé par les Directions sécurité des CHU de Toulouse et de Bordeaux, a permis d’approfondir les questions techniques et organisationnelles portant sur la gestion des flux, le suivi de l’activité, les dispositifs de protection….

Une dynamique nationale en marche

En tant que ville hôte, l’AP-HM a partagé ses initiatives : dépôt de plainte systématique, lien renforcé avec les forces de l’ordre et la justice, projet d’espace sécurisé... Les autres CHU nationaux, les établissements du Groupement Hospitalier de Territoire des Boûches-du-Rhône ont également pu partager leurs bonnes pratiques. À l’heure où le ministère engage une refonte de l’ONVS et où les enjeux de sécurité à l’Hôpital se font de plus en plus importants, ce séminaire a prouvé, une fois de plus la force du collectif pour construire une sécurité hospitalière plus efficace, plus lisible, et connectée aux réalités du terrain.