SHE Changes Climate France a dévoilé le 6 octobre les quinze premières lauréates des Mariannes du Climat, une distinction inédite qui célèbre les femmes qui transforment concrètement les territoires français. Parmi elles, Marie Deugnier a été désignée lauréate dans la Catégorie Transformation des systèmes, une distinction qu’elle souhaite partager avec tous les ambassadeurs de la transformation écologique du CHU.
« Je suis honorée de cette distinction qui récompense d’abord l’engagement de toutes et tous les professionnels hospitaliers de APHM (Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille) en faveur d’un modèle de santé durable, qui prend soin de son territoire et s’engage pour l’accès aux soins de toutes et tous. Dans ce monde plus chaud et plus tourmenté, les hospitaliers innovent et agissent chaque jour pour que nous restions unis et inventent des solutions concrètes »
Cette première cérémonie marque le lancement d’un mouvement national visant à mettre en lumière le leadership écologique féminin et à promouvoir des synergies territoriales durables.
Marina Chaumond (Sport Durable), Nhung Nguyen-Deroche (France Konjac), Marion Enzer (Fermes d’Avenir), Nolwenn Febvre (Les P’tits Doudous), Sakina M’Sa (M/SA), Joanne Boachon (Minéka), Flavie Lorre (Responsive Utility), Bérénice Schell (Santé 2050), Dorothée Boisseau (Hôpital de Saint-Nazaire), Célia Poncelin ((In)Action), Laetitia Vasseur (HOP- Halte à l’obsolescence programmée), Marie Deugnier (APHM), Hélène Grellier (Logisseo), Martine Nourry (K-Pab6T) et Akira Lavault (Maison Glaz).
Leurs parcours illustrent la diversité et la force du leadership écologique féminin, du secteur public à l’économie sociale, de l’hexagone à l’outre-mer.
Les Mariannes du Climat sont sur le terrain, à l’œuvre, loin des projecteurs mais au cœur du changement. Elles portent la transition écologique avec courage, créativité et détermination. Elles innovent, elles rassemblent, elles transforment.
« La richesse des candidatures nous a impressionnées. Ces 15 "Mariannes du Climat" incarnent le courage d'innover, la force de fédérer et une capacité très concrète à transformer leurs territoires », souligne Heidi Sevestre, glaciologue et présidente du jury. « Trop souvent, des femmes mènent ces combats dans une relative solitude : ce prix leur offre un réseau pour se reconnaître, s'épauler et grandir ensemble. »
Cette distinction leur offre reconnaissance, visibilité et mise en réseau pour démultiplier leur impact. Elle ouvre la voie à des collaborations inédites entre secteurs et territoires, créant les conditions d’un changement d’échelle nécessaire à la transition.
« J'ai accepté de présider ce jury, car je suis convaincue que les femmes ont un leadership écologique singulier », explique Heidi Sevestre. « Dans ma vie de tous les jours en tant que glaciologue, j'interviens dans les territoires et en entreprise. Et qui assure constamment le leadership de ces initiatives ? Ce sont des femmes. On a vraiment aujourd'hui besoin de les mettre en lumière. »
En France, les femmes sont particulièrement engagées dans la transition écologique : trois femmes sur quatre estiment que chacun devrait s’investir pleinement pour protéger l’environnement, contre deux hommes sur trois¹. Pourtant, elles restent largement sous-représentées dans le débat public — ne constituant qu’une minorité des expertes invitées dans les médias² — et sous-financées : les entrepreneuses françaises ne captent que 11 % des montants collectés en capital-risque³, et à l’échelle mondiale, moins de 1 % de la finance climat atteint les organisations de femmes du niveau local⁴.
Les Mariannes du Climat se distinguent par leur modèle inédit. Chaque année, quinze femmes leaders issues à parts égales des secteurs public, privé et associatif sont mises à l’honneur selon un processus de sélection exigeant. Les candidatures sont évaluées selon six critères : cohérence avec les enjeux de transition écologique, ancrage territorial, envergure et reproductibilité, mobilisation des parties prenantes, impact positif mesuré et dimension innovante.
Elles couvrent cinq domaines de la transition : biodiversité et ressources naturelles, économie locale et circularité, sensibilisation et mobilisation, recherche appliquée et ingénierie, et transformation des systèmes.
« Nous ne progressons efficacement et durablement qu’en fédérant les énergies, les connaissances et les savoir-faire de chacun », souligne Alice Durand-Réville, présidente de SHE Changes Climate France. « Les Mariannes du Climat distinguent des projets d’utilité publique et reproductibles, et créent le collectif nécessaire au changement d’échelle, à l’intersection des secteurs public, privé et associatif. »
Cette initiative s’inscrit dans la mission plus large de SHE Changes Climate France, association qui encourage, soutient et développe le leadership écologique des femmes pour accélérer la transition. Elle réunit, pour la première fois, des actrices issues des trois sphères — publique, privée et associative — autour d’initiatives concrètes créant de nouvelles synergies territoriales.
Sa mission repose sur trois piliers : révéler le leadership écologique des femmes, incarner des parcours ancrés au plus près des besoins de la transition, et fédérer un réseau vivant sur tout le territoire pour une transition juste et désirable pour toutes et tous.
Les Mariannes du Climat constituent l’initiative centrale de cette vision, créant un cercle vertueux de mobilisation collective qui s’étendra de l’échelle locale à l’échelle nationale. Elles ouvrent la voie. D’autres suivront.
Sous le haut patronage du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, avec le soutien de l’ADEME et de l’ESCP Business School, et en partenariat avec la CEC (Convention des Entreprises pour le Climat), La Fresque du Climat, Les Impactrices, Mouvement Impact France, The Shifters, Change Now et We Are Oval.
Conduisant le Plan national d’adaptation du sport au changement climatique avec l’équipe du bureau du sport durable, Marina Chaumond mobilise le secteur sportif autour de la résilience écologique. Première démarche sectorielle d’envergure en France et en Europe, le plan implique plus de 80 partenaires et 13 régions, co-construisant 30 mesures pour transformer clubs, équipements et pratiques sportives. L’approche inclut formation, guides pratiques, évaluation continue et promotion de la biodiversité, faisant du sport un levier concret de la transition écologique.
Pionnière de la filière française de konjac, Nhung Nguyen-Deroche relie agriculteurs, laboratoires et institutions pour développer une production durable et locale. Son projet combine alimentation saine, traçabilité et économie circulaire, réduisant l’empreinte carbone tout en renforçant l’autonomie semencière. Reproductible à l’échelle nationale, il crée une alternative durable aux importations et diversifie les cultures locales.
À la tête du Développement et de la Communication de Fermes d’Avenir, Marion Enzer porte la voix de celles et ceux qui nous nourrissent tout en protégeant la planète. L’association a formé plus de 1000 porteurs de projets, accompagné 300 projets et levé plus de 15 millions d’euros pour des projets agricoles engagés. Ses initiatives, transposables à toutes les régions, démontrent la viabilité économique de l’agroécologie.
À la tête du réseau Les P’tits Doudous, Nolwenn Febvre réinvente l’économie circulaire au service des enfants hospitalisés. Depuis Rennes, son réseau mobilise 2 500 soignants et 160 associations pour recycler chaque année plus de 300 tonnes de métaux, finançant des dispositifs ludiques et des cadeaux pour 200 000 enfants. Son action relie familles, hôpitaux et industriels dans un modèle de circularité humaine et solidaire, tout en réduisant l’empreinte carbone des établissements.
Avec M/SA, Sakina M’Sa transforme le secteur de la mode en une filière circulaire et locale. Son projet valorise l’upcycling pour 80 % des vêtements, accompagne designers et ateliers en insertion, et relocalise la valeur textile sur les territoires français et ultramarins. Chaque collection annuelle allie esthétique, transparence et impact social, impliquant des centaines de personnes de l’amont à l’aval de la chaîne de valeur tout en réduisant la surproduction.
Fondatrice de Minéka, Joanne Boachon fait de sa matériauthèque villeurbannaise une référence du réemploi dans le bâtiment, premier émetteur de déchets en France. Son initiative fédère plus de 100 entreprises et 10 collectivités, collecte et redistribue plus de 1500 tonnes de matériaux en 10 ans, et accompagne la professionnalisation du secteur. Elle démontre comment économie locale et circularité peuvent générer emplois, formation et réduction des déchets.
Engagée dans la transition énergétique en Hauts-de-France, Flavie Lorre a fondé Responsive Utility, un projet pionnier rassemblant PME, établissements de santé, collectivités publiques et académiques pour accélérer la sobriété, la résilience et l’inclusion énergétique. Depuis Amiens, elle développe la Banque de l’énergie®, cockpit opérationnel qui unifie les données, intègre ENR et stockage, valorise la flexibilité et s’appuie sur modélisation et prédiction pour anticiper les pics, lisser les charges et maximiser l’autoconsommation.
Bérénice Schell questionne l’avenir de notre système de soins face aux bouleversements environnementaux. À travers le projet Santé en 2050, elle réunit soignants, scientifiques et décideurs lors d’un congrès national pionnier sur l’adaptation du secteur médical aux crises à venir. Sa démarche combine rigueur scientifique, innovation sociétale et dialogue entre terrain et institutions.
Médecin infectiologue à Saint-Nazaire, Dorothée Boisseau est pionnière de l’intégration des enjeux environnementaux dans le domaine hospitalier. Devenue référente santé-environnement et formatrice auprès des professionnels de santé, elle a créé un modèle inédit reliant climat et santé au sein d’un poste médical dédié.
Engagée dans une profonde transition personnelle et familiale, Célia Poncelin a choisi de consacrer sa vie aux enjeux de transformation écologique. De ce virage est né le documentaire (In)Action, diffusé sur Ushuaïa TV, qui interroge la difficulté du passage à l’action et suscite une réflexion collective sur l’engagement.
Visionnaire, Laetitia Vasseur a fondé en 2015 l’association HOP, bien avant que le sujet ne s’impose dans le débat public. Avec un plaidoyer solide et des actions concrètes, elle a contribué à des avancées majeures : amendes record, indice de durabilité obligatoire et bonus réparation.
Engagée pour la santé de demain, Marie Deugnier impulse avec les ambassadeurs de la transformation écologique du CHU de la deuxième ville de France, une dynamique ambitieuse conjuguant excellence médicale, durabilité et innovation sociale. L’établissement se distingue par des innovations concrètes : suppression des gaz anesthésiques halogénés, clauses environnementales dans les marchés publics, meilleur usage des plastiques et de l’usage unique, dans le contexte inédit de la modernisation de grande ampleur à horizon 2030 de ses 4 sites hospitaliers.
En fondant Logisseo en 2011, Hélène Grellier a ouvert la voie à une logistique responsable et inclusive. Son entreprise intègre achats locaux, réemploi des déchets, partenariat avec l’économie sociale et solidaire, et politique RH innovante : semaine de quatre jours et demi, prévention santé, insertion.
Avec son association K-pab6T, Martine Nourry participe à créer les conditions pour que les habitants•es du quartier prioritaire de Bras-Fusil participent à sa transformation socio-ecologique. Se dessine alors un espace d’innovation sociale et environnementale avec plus de 750 personnes touchées, quatre espaces de jardinage urbain, et une communauté de femmes piliers de résilience
Après une carrière en développement international, Akira Lavault a créé Maison Glaz, tiers-lieu Climat et Littoral installé sur une presqu’île bretonne menacée de submersion. Elle y expérimente des solutions concrètes, en mettant le vivre ensemble au cœur du projet : école de la résilience du littoral, mobilité à la voile et insertion professionnelle.
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