De nouvelles directions pour les Urgences Timone et Nord
Elles ont récemment été nommées à la tête des Urgences AP-HM. Aurélia BORDAIS à l’Hôpital Nord, Céline MEGUERDITCHIAN à l’Hôpital de la Timone. Toutes deux ont fait leur carrière aux Hôpitaux Universitaires de Marseille et sont très attachées à leur site respectif, à leur ville. Des nominations qui interviennent dans un contexte difficile avec des services fortement impactés par la crise COVID, mais les nouvelles cheffes ont à cœur de redonner du souffle aux Urgences et savent pouvoir compter sur une forte cohésion d’équipe.
Aurélia BORDAIS a toujours travaillé à l’Hôpital Nord. Elle devient praticien hospitalier en 2012 après avoir exercé 3 ans en tant que praticien contractuel, puis elle est nommée cheffe d’unité fonctionnelle en 2020. 13 ans durant lesquels son engagement n’a pas faibli, tant elle sait l’importance que revêt l’accès aux soins pour tous dans cette partie du territoire marseillais.
« L’activité des Urgences ne cesse d’augmenter d’année en année. Pour 2021, nous avons eu 62 000 passages. La cause de cette augmentation est plurifactorielle, avec en premier lieu l’accès aux soins de ville qui s’avère de plus en plus compliqué. Le fait est que pour beaucoup, les urgences sont la seule porte ouverte 7 jours sur 7, 24h sur 24. Nous sommes là pour tous, nous répondons toujours présents. Si la crise COVID l’a démontré de manière encore plus flagrante, elle a aussi été source de tension extrême sur les équipes. » (Dr Aurélia BORDAIS)
Céline MEGUERDITCHIAN, Médecin senior aux Urgences depuis 2007 et Praticien Hospitalier titulaire depuis 2015, part d’un constat similaire en ce qui concerne l’augmentation de l’activité et les effets de la crise COVID.
« Nous sommes aux Urgences Timone à 250 entrées par jour en moyenne, 280 entrées actuellement. Il est certain que la crise sanitaire a laissé des traces, en particulier en termes d’effectifs. Je considère toutefois que la fragilité actuelle est justement une opportunité pour mettre des choses en place, activer des leviers. Aujourd’hui toute l’institution est mobilisée, l’équipe me suit et me soutient, donc j’y crois. » (Dr Céline MEGUERDITCHIAN)
Ces leviers quels sont-ils ? Le recrutement, la formation, la gestion des flux sont naturellement au cœur des préoccupations de l’une comme l’autre. La sécurisation des locaux et plus globalement les questions de qualité de vie au travail font également, de leur part, l’objet d’une attention toute particulière. Elles sont de fait très à l’écoute des soignants, d’autant qu’elles partagent toujours leur quotidien. Bien sûr toutes ces thématiques sont intimement liées et plusieurs groupes de travail ont été institués pour les aborder efficacement.
« Nous souhaitons notamment créer et développer des filières de soins dédiées permettant à chaque patient d’être rapidement orienté vers le parcours le plus adapté. Cela contribuera à fluidifier le flux des patients, à diminuer les temps d’attente tout en améliorant les prises en charge. » (Dr Aurélia BORDAIS)
« Globalement, il s’agit de recréer des liens entre les urgences et l’ensemble de l’hôpital, entre l’hôpital et la ville. Reprendre contact avec tous les spécialistes, se coordonner davantage avec eux. S’appuyer par exemple sur la Maison médicale de garde qui va favoriser une meilleure orientation des patients, ou encore sur des initiatives telles que Plus belle la nuit qui aident à la prévention et l’alerte les soirs de festivals. » (Dr Céline MEGUERDITCHIAN)
La montée en compétence du personnel infirmier est également à l’ordre du jour. La formation des infirmiers et infirmières de pratique avancée comprend plusieurs spécialités dont la médecine d’urgence. Concrètement, ils seront habilités à réaliser une prise en charge initiale ou à prescrire certains traitements. Ils pourront également faire passer des radios aux patients dont le temps d’attente sera ainsi diminué. Au mois de mai, le Service d’Accueil des Urgences de la Timone sera le premier de France à intégrer un infirmier de pratique avancée.