Agent hospitalier la nuit, athlète le jour
C’est un homme de fer. Il travaille sans relâche à améliorer sa résistance, à tester son endurance. L’effort comme une subtile alchimie de souffrance et de plaisir qu’il faut savoir doser, évaluer, ajuster à chaque instant. L’effort pour s’éprouver, pour ressentir ensuite la satisfaction d’avoir su utiliser pleinement toutes les ressources du corps, tout son potentiel.
Christian PARON FRANCESCHINI est technicien hospitalier de nuit au service central des transports de l’AP-HM. De 20H à 6H du matin, il assure la régulation des transports inter-hôpitaux, notamment les urgences, avec une équipe de deux ambulanciers. Agent hospitalier la nuit, athlète le jour. S’il a toujours fait du sport, Christian a trouvé sa discipline de prédilection en 2000, en s’essayant au triathlon. Depuis, cette discipline fait partie intégrante de son existence, avec entre 900 et 1100 heures d’entraînement annuel ! Il a déjà à son actif une centaine de triathlons, et 14 Ironman.
L’ « Ironman » (homme de fer), est une compétition extrême : 3km 800 de natation, 180 km de vélo et un marathon, le tout enchaîné ! Son record perso ? 9H52 minutes (le chrono moyen pour une épreuve de ce genre se situe entre 12H et 14H).
« Sur une épreuve longue distance on va avoir des moments où on va être très mal. Il faut s’attendre à avoir des défaillances, serrer les dents et se dire que ça va passer. Au niveau du mental, on débranche tout. Petit à petit, avec l’expérience, on arrive à gérer de mieux en mieux, même ces passages à vide ».
Une expérience des plus intenses où l’on ne dépend que de soi-même, de ses capacités et de sa détermination. D’un abord plutôt discret, Christian ne s’étend pas sur ses performances, qui sont pourtant très impressionnantes. En septembre 2018, en Italie, il s’est qualifié pour la finale mondiale d’Ironman qui aura lieu le 12 octobre 2019 à Hawaï.
« C’est un niveau stratosphérique. Je n’ai pas de prétention, mais je vais essayer de faire quelque chose ! »
Et pour « faire quelque chose », tout compte. L’alimentation, la prise en considération des températures qui risquent d’être élevées à Hawaï, la préparation physique assidue et rigoureuse. Dans les phases les plus soutenues il peut s’entraîner jusqu’à 40 heures par semaine, avec une semaine de récupération (« seulement » 8 heures d’entrainement) au bout de 3 semaines.
« J’aime beaucoup l’entraînement. Cela peut paraître fastidieux mais pour moi c’est avant tout synonyme de bien-être. Le sport doit rester un plaisir. Je me fixe des objectifs, mais pas d’obligation ».
Le 5 octobre, Christian s’envolera donc pour Hawaï, accompagné de ses deux grands enfants : sa fille de 25 ans et son fils de 27 ans. Et quand il évoque ce voyage, il semble encore plus fier et enthousiaste de pouvoir emmener ses enfants que de participer à la finale des championnats du monde. Son seul regret est de ne pouvoir emmener le petit dernier, encore trop jeune pour un tel voyage, mais ce n’est que partie remise !
Au fond c’est peut-être cela, être un homme de fer : être incroyablement solide mais sans dureté, incroyablement résistant et plein de sensibilité.