Déchets alimentaires : la Médecine Interne met fin au gaspillage

Les initiatives en matière de recyclage et autres actions éco-responsables se multiplient à l’AP-HM, avec des équipes toujours plus engagées et soucieuses de limiter au maximum leur impact sur l’environnement. Certains services ont commencé très tôt à expérimenter des procédés et dispositifs novateurs. C’est le cas de la Médecine Interne à l’Hôpital de la Timone qui, après avoir mis en place le recyclage des bouteilles plastiques, a pu faire installer des fontaines à eau pour le personnel, de manière à diminuer la quantité de bouteilles consommées quotidiennement. 

En 2021, un rapport du Shift Project intitulé « Décarboner la santé pour soigner durablement » est publié. Ce rapport établit notamment que le secteur de la santé est à l’origine, en France, de près de 8% des émissions de gaz à effet de serre. Interpellés et intéressés par les conclusions et préconisations du rapport, plusieurs soignants et membres du service constituent une « Green Team » de manière à travailler sur différents aspects liés au développement durable. Ils réfléchissent à la réduction des biens de consommation, des médicaments, repensent le circuit des soins et le recyclage des déchets. Ils travaillent pour cela avec Stéphanie LUCCIONI, Référente Secteur Environnement à la Timone, interlocutrice privilégiée pour la mise en œuvre de projets de ce type. Le recyclage des biodéchets apparaît rapidement comme un projet réalisable à la portée significative. Chaque jour, une grande quantité de déchets alimentaires issus des plateaux repas est en effet jetée sans faire l’objet de tri sélectif.

Profitant d’un renouvellement de marché, les équipes lancent un test pendant 3 semaines. Un bio-seau destiné à recueillir ces déchets alimentaires est amené dans le service. Les ASH et AS ont alors pour mission d’effectuer le tri, un travail supplémentaire qui demande une organisation nouvelle avec les moyens du bord. Un chariot est aménagé de manière à pouvoir transporter de chambre en chambre le bio-seau d’une contenance de 25 litres. Pendant les 3 semaines de test, Stéphanie LUCCIONI accompagne les équipes au jour le jour de manière à mettre en place un protocole aussi adapté que possible. Les enjeux et le fonctionnement de toute la chaîne de recyclage sont expliqués aux agents.

« Faire en sorte que chacun adhère aux valeurs du projet, y participe par conviction, plutôt qu’en se pliant simplement à ce qu’on lui demande de faire, me semble fondamental » explique Nadine GUGLIERMI, cadre de santé du service.

« Aujourd’hui c’est devenu une habitude de travail, c’est entré dans notre quotidien et nous le faisons sans même y penser », renchérit Valérie MOUTON, ASH à l’Unité de Médecine Aiguë Polyvalente. 

Le service est à présent pilote pour le tri des biodéchets, parvenant à en collecter chaque jour 21kg à midi et 28kg le soir. Les bio-seaux déposés dans le local à déchets sont récupérés par l’équipe de collecte interne qui les achemine vers l’aire à déchets où ils sont déversés dans une caisse palette. Une fois que cette dernière est pleine, elle est emmenée au Centre de compostage de Septèmes-Les-Vallons où les biodéchets servent à produire de l’engrais. Tous les étudiants amenés à effectuer un stage dans le service sont sensibilisés par l’équipe à cette démarche.

« Je ne peux que remercier vivement les équipes qui font ce travail supplémentaire au quotidien. Porter le bio-seau, trier les déchets n’est pas une tâche agréable à effectuer. C’est néanmoins un projet collectif qui a du sens et que nous allons encore améliorer. » (Dr Baptiste ANDRÉ).

Un groupe de travail sur l’alimentation durable a d’ailleurs été créé avec la Direction de la Logistique et de la Transition Ecologique.

« Ce projet de tri des biodéchets va être amené à s’étendre aux autres services. En janvier 2024, la loi imposera le tri des déchets alimentaires aux structures comme la nôtre. Grâce au service de Médecine Interne nous disposons déjà d’un protocole viable. » (Stéphanie LUCCIONI)

Des visites de tout le parcours des déchets et des centres de traitements commencent à être organisées afin de sensibiliser et d’impliquer davantage encore le personnel.