Estelle Molas : la course dans les veines

3,8 km de natation

180 km de vélo

42 km de course à pied

Le tout enchaîné en une seule épreuve. A la compétition de Nice cette année, elle a mis 11H13. Une performance qui lui a valu une qualification pour la finale des championnats du monde d’Ironman à Hawaï. Un véritable exploit sportif pour Estelle MOLAS, jeune Chef de clinique de Chirurgie vasculaire (service du Pr Michel BARTOLI).

Elle a commencé le triathlon en 2019, alors qu’elle était encore interne, avant tout pour se vider la tête. Dans ce type d’épreuves, l’effort physique devient tout autant un exutoire qu’une méditation. Estelle MOLAS a immédiatement accroché avec cette combinaison de différents sports qui requiert, tout comme la chirurgie vasculaire, beaucoup de rigueur et de discipline.

La Chirurgie vasculaire est une spécialité permettant de traiter, parfois en urgence, les pathologies des veines et vaisseaux du thorax, des membres inférieurs et supérieurs, dont les carotides et l’aorte abdominale. Elle exige une grande variété de compétences et implique souvent une collaboration étroite avec d’autres disciplines comme la chirurgie cardio-thoracique et la cardiologie médicale ou encore la neurochirurgie.

« C’est une activité aussi passionnante que prenante, d’autant que l’AP-HM est centre de référence et de recours dans la région. Mais je trouve toujours du temps pour mes entraînements. »

Vous l’avez peut-être déjà vue sur son vélo venir à l’hôpital ou en partir. Vous l’avez peut-être vue courir sur le tapis de la salle de sport de la Timone à midi, lorsqu’elle a un moment de disponible. Vous l’avez peut-être aussi vue courir autour de l’Hôpital lors de ses jours d’astreinte, afin de rester à proximité dans l’éventualité d’un appel. A moins que vous l’ayez croisée le soir à la piscine de Bonneveine, en train d’enchaîner les longueurs. Ou encore le week-end avec son club de triathlon. C’est en tirant ainsi parti de la moindre pause, de chaque intervalle et temps de repos pour parfaire son entraînement qu’elle a pu atteindre ce niveau stratosphérique.

« Dans ce type d’épreuves, c’est avant tout un mental d’acier qu’il faut avoir. Pour terminer une course, c’est vraiment dans la tête que ça se joue. »

Seule femme chirurgienne au sein de son service actuel, le sport est également, pour Estelle MOLAS, une excellente école d’affirmation de soi et de ses capacités.

« Hawaï est le berceau des compétitions Ironman. Se qualifier pour une course à Kailua Kona représente un peu le graal du triathlète. Cette année, seuls les championnats du monde féminins y étaient organisés : une formidable mise en avant du sport féminin avec plus de 2000 athlètes femmes du monde entier venues se dépasser pour l’événement. Je pense qu’il faut encourager de la même façon les vocations féminines en chirurgie et dans l’ensemble des spécialités médicales à l’hôpital. »

Arrivée à Hawaï le 6 octobre, Estelle n’a disposé que de quelques jours pour récupérer du décalage horaire et s’acclimater aux conditions climatiques de l’île. Le temps chaud et humide ajoute en effet de la difficulté à un parcours déjà éreintant sur le plan physique. La course s’est déroulée le 14 octobre et Estelle a terminé en 10H51, soit 22 minutes de moins que lors de sa performance niçoise ! Son classement : 256/2039 concurrentes, 8ème française.