Insuffisance mitrale sévère : le service de Cardiologie structurelle de l’AP-HM présente une étude phare en « Late breaking trial » au plus grand congrès médical européen
Le congrès de la Société Européenne de Cardiologie est le plus grand congrès médical européen, toutes disciplines confondues, et le plus grand congrès de Cardiologie au monde. Les meilleurs spécialistes s’y retrouvent afin de présenter leurs travaux, échanger et débattre avec leurs pairs, définir les nouvelles recommandations en termes de prise en charge. Cet événement rassemble chaque année plus de 30 000 participants avec notamment des présentations dédiées aux percées, aux avancées les plus récentes et significatives (sessions Late breaking trials).
Le congrès se déroule cette année à Amsterdam, du 25 au 28 août. Le Dr Pierre DEHARO (service de Cardiologie et maladies coronaires du Pr CUISSET à l’Hôpital de la Timone) est l’un des rares experts français à avoir été invité à y exposer les résultats d’une recherche nationale coordonnée par l’équipe médicochirurgicale de Cardiologie Structurelle.
Cette étude de cardiologie interventionnelle porte sur le traitement de l’insuffisance mitrale sévère. Il s’agit d’un dysfonctionnement de la valve mitrale se traduisant par une régurgitation ou reflux de sang du ventricule gauche vers l’oreillette gauche, en sens opposé à celui de la circulation normale. Il existe deux techniques permettant de traiter cette pathologie évolutive. La première est une chirurgie à cœur ouvert visant à réparer ou remplacer la valve défaillante. Dans la seconde, afin de restaurer l’étanchéité de la valve et d’empêcher le phénomène de régurgitation, un clip de réparation mitrale bord à bord (« mitraclip ») est positionné sur la valve grâce à une technique mini-invasive. L’intervention, beaucoup moins lourde, est réalisée par voie percutanée en insérant un cathéter dans la veine fémorale. Principalement utilisée pour traiter les cas les plus graves, non éligibles à la chirurgie de réparation ou de remplacement valvulaire, cette technique pourrait être beaucoup plus étendue, compte tenu des résultats de l’étude coordonnée par le Dr DEHARO.
Avec son équipe, ils ont effectivement observé que le pronostic des patients ainsi traités était plus favorable à long terme comparé à ceux ayant bénéficié de la chirurgie courante : moindre mortalité cardiovasculaire, occurrences plus faibles d’œdèmes pulmonaires, de fibrillations atriales, d’AVC, d’endocardites et d’implantations de pacemakers. Grâce aux données du Programme de Médicalisation des Systèmes d’Informations (PMSI), l’équipe a pu inclure tous les patients admis pour insuffisance mitrale sévère entre janvier 2012 et juin 2022, à l’échelle nationale.
Une étude de grande envergure dont la présentation va assurément faire évoluer les pratiques et les recommandations, tout en renforçant le positionnement du service de Cardiologie Structurelle en France et à l’international.