La thermoablation : retirer les nodules thyroïdiens bénins sans recourir à la chirurgie
L’AP-HM est le seul CHU Français et fait partie des 3 centres en France à proposer la thermoablation par radiofréquence dans le traitement des nodules thyroïdiens bénins, une avancée majeure qui permet de conserver intacte, la thyroïde.
Une alternative à la chirurgie
En France, avec près de 21 000 cas de nodule thyroïdien bénin opérés recensés par an, cette approche thérapeutique peut être une alternative à la chirurgie pour certains de ces patients : la moindre suspicion de cancer est une contre-indication pour cette technique. Le service de chirurgie générale, endocrinienne et métabolique de l’Hôpital de la Conception, dirigé par le Pr Fréderic SEBAG, a donc souhaité développer la thermoablation, en complément des traitements conventionnels, car elle permet d’agir uniquement sur le nodule sans toucher au reste de la thyroïde. Avec un taux de réduction du nodule avoisinant les 90%, les bénéfices de cette technique mini-invasive sont évidents.
« On évite au patient un acte invasif pour une pathologie bénigne, ce qui permet de prévenir les effets secondaires. La procédure peut se faire sous anesthésie générale ou locale. Pour les patients pas ou peu d’arrêt de travail, pas d’hospitalisation, mais surtout il n’y a pas de traitement de substitution hormonale quotidienne et définitive, la L-thyroxine (hormone produite par la thyroïde) » explique le Dr Eveline SLOTEMA, chirurgien endocrinien qui pratique ce geste.
Une technique extrêmement précise effectuée sous imagerie
Pour maîtriser cette technique le Dr Slotema s’est formée au centre hospitalier de Séoul, en Corée du Sud, Centre de référence dans ce domaine. Elle a par ailleurs suivi une formation pour maitriser l’échographie qui est la technique d’imagerie associée à la thermoablation. La thermoablation par radiofréquence est un acte « échoguidé » qui utilise une aiguille qui délivre directement et avec une grande précision l’énergie thermique dans le nodule.
«Le chirurgien guidé par l’image suit en permanence sur son écran la pointe de l’aiguille ou le faisceau calorifique afin de ne pas endommager les tissus sains. L’élévation de la température au niveau du nodule détruit sa zone centrale ainsi que sa vascularisation périphérique. Ce dernier se résorbe sans avoir la possibilité de regrossir », détaille le Dr SLOTEMA.
Service de chirurgie générale, endocrinienne et métabolique - Hôpital de la Conception