Conférence d'histoire de médecine : Napoléon Ier, un véritable musée pathologique
Jeudi 13 décembre 2018 à 17h30
Amphithéâtre HA1 - Hôpital Timone Adultes - RdC
« Napoléon Ier, un véritable musée pathologique ? » - Conférencier : Dr Jacques DI CONSTANZO - Président de la Société Napoléonienne de Marseille.
Napoléon, hyperactif dans tous les domaines, avait dans son jeune âge une santé fragile avec une maigreur surprenante qui ne l’empêcha pas de surmonter, par sa seule volonté, les pires épreuves durant ses campagnes militaires.
Mais tout ceci devait progressivement changer et « Bony », l’osseux comme le surnommaient les Anglais allait progressivement, avec l’âge et le pouvoir, prendre du poids pour finalement atteindre un certain degré d’obésité.
C’est cependant lors de l’exil à Sainte Hélène, de 1815 à 1821, que les diverses pathologies devaient se révéler avec l’inactivité et l’ennui.
Les médecins successifs dépêchés auprès de l’Empereur, B. O’Mehara, J. Stokoe et F. Antommarchi ont décrit son état clinique au jour le jour pendant sa captivité puis heure par heure les jours précédant sa mort le 5 mai 1821 à 17h49 après avoir prononcé à haute voix « tête de l’armée ».
C’est l’autopsie pratiquée le lendemain de la mort de l’Empereur qui devait confirmer les différentes pathologies. Les premiers signes cliniques, à type d’angiocholite, évocateurs d’une lithiase biliaire apparaissent dès 1817.
Un trouble du transit intestinal associé à des douleurs abdominales intermittentes et à un météorisme fréquent, témoignent d’une vraisemblable colite chronique.
Des cystalgies associées à une dysurie pourraient évoquer une infection urinaire récidivante à moins que les signes pulmonaires associés, à type de toux, dyspnée et sueurs nocturnes, n’attestent d’une possible tuberculose. A partir de septembre 1819 sont signalés les premiers signes cliniques du cancer de l’estomac, épigastralgies, nausées, vomissements, associés à un empâtement épigastrique douloureux à la pression tandis que l’état général s’altère et que s’installent un amaigrissement important et une asthénie intense.
La mort devait survenir des suites de la perforation du cancer de la petite courbure gastrique dans le petit épiploon dans un tableau de syndrome abdominal aigu suivi de défaillance cardio circulatoire. « Ainsi s’éteignit le souffle de vie le plus puissant qui jamais anima l’argile humaine » (François René de Chateaubriand).
Entrée libre
Contacts : Secrétariat du Conservatoire du patrimoine médical - Tél : 04 91 74 51 71
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