Conférence histoire de la médecine "L’essor de l’électricité médicale : de l’électro thérapeute au radiologue"
Jeudi 20 octobre 2016 à 17H30
Amphithéâtre HA1 - Hôpital Timone Adulte – Rez-de-chaussée - Entrée libre.
Contacts : Secrétariat du Conservatoire du patrimoine médical - Tél : 04 91 74 51 71
« L’essor de l’électricité médicale : de l’électro thérapeute au radiologue. Albert A. Darcourt, premier radiologue des hôpitaux de Marseille. »
Conférencier : Professeur Jean-Louis Blanc.
La deuxième moitié du XVIII° siècle voit le développement des sciences fondamentales, notamment celui de la physique. L’électricité intéresse les chercheurs et très rapidement on l’utilise en médecine. Les expérimentateurs sont nombreux et créent des appareils allant des plus volumineux, aux appareils portatifs destinés à un usage domestique. En effet, l’électricité est alors considérée comme une sorte de panacée dont les indications thérapeutiques sont multiples. Les résultats ne sont cependant pas probants. Ce n’est qu’avec la découverte des rayons X par ROENTGEN (1895) que l’électricité médicale va gagner ses lettres de noblesse avec l’avènement successif de la radiologie, puis de la radiothérapie. Nombreux sont les médecins qui vont s’intéresser à cette nouvelle discipline.
Albert Athanase DARCOURT, fera ses études à Bordeaux. Après l’obtention de son doctorat en pharmacie, puis celui de médecine il deviendra l’élève de Jean BERGONIE et se passionnera pour la radiologie. Après un début de pratique privée comme électrothérapeute, il va venir à Marseille et ouvrir rue Sylvabelle un cabinet d’électrothérapie. Rapidement il va aussi travailler bénévolement pour implanter la radiologie dans les hospices civils. En 1904 il deviendra le premier chef de service de radiologie des hôpitaux de Marseille à l’hôpital de l’Immaculée Conception.
En 1910, il va commencer à présenter les complications de l’utilisation sans protection des rayons X, sous forme d’une radiodermite des mains qui s’aggravera au fil des années. Au cours de la Grande guerre, il est mobilisé dans le 252° régiment d’artillerie de campagne qui ira se battre dans la région de Verdun, puis dans une « autochir ». Son courage devant l’ennemi lui fera décerner la Légion d’Honneur. Démobilisé en 1919, il va cependant rester chef du service de radiologie de la XV° région militaire. Après sa retraite des hôpitaux de Marseille, il va travailler à l’hôpital d’Aubagne et à la crèche départementale. Il ira s’établir à Cuges les pins. Ses lésions post-radiques ne faisant que s’aggraver, lui vaudront progressivement l’amputation de plusieurs doigts des mains, et il mourra en 1939 d’un cancer radio-induit. Pionnier de la radiologie, son nom mériterait d’être inscrit sur le « Monument aux victimes des radiations » inauguré en1936 à Hambourg.