Les Conversations de Salerne - L'École de Salerne
Au carrefour des échanges culturels et commerciaux de la « Mare Nostrum », « Il ne serait pas impossible que Salerne, dont Horace vante déjà la salubrité, ait vu se former, à une époque très voisine de la chute de l’empire romain, une véritable école médicale où dominait l’élément laïque ».
Fondée conjointement, selon la légende, par un grec, un latin, un juif et un arabe, l’école de Salerne devient dès le VIème siècle un lieu de transmission des connaissances où les enseignements théoriques sont fondés sur l’observation et l’examen des malades et de leurs pathologies au sein d’un hôpital bénédictin qui progressivement devient laïque. Accessible aux deux sexes, la médecine salernitaine a été enseignée et pratiquée par un grand nombre de femmes. L’une des plus célèbres d’entre elles, Trotula, a vécu à Salerne vers 1059 et a publié le traité Des maladies des femmes.
L’arrivée à Salerne de Constantin l’Africain marque, vers 1077, l’apogée de la célèbre école. A la suite de ses nombreux voyages et grâce à ses traductions et adaptations de textes arabes, il a contribué de façon décisive à l'élargissement du savoir médical dans l'Occident latin. A partir de là, l'École de Salerne publie de nombreux ouvrages de proses et de préceptes. Son histoire témoigne du lien étroit entre cultures et santé qui a permis la rencontre et la synthèse de différentes expériences et connaissances en méditerranée, dépassant les doctrines religieuses, les langues et les pratiques.
C’est pourquoi nous avons baptisé les rencontres euro-méditerranéennes prévues dans le projet Santé e(s)t culture(s) du nom de cette prestigieuse école dont la célébrité est concomitante avec son ouverture culturelle.