« Ma vie a changé ! » 

 
Serge, 51 ans, a retrouvé l'audition il y a un an grâce à un implant "high tech"

posé en 2011 par le Dr Devèze à l'Hôpital Nord

Un an après la pose de son implant auditif, Serge se souvient, encore émerveillé :

« Juste après mon opération, en passant avec ma femme devant une fontaine à Aix-en-Provence, j’ai  entendu le bruit de l’eau ! J’étais bouleversé : j’ai soudain réalisé que depuis des années, je passais à côté des bruits de la vie quotidienne : le chant des oiseaux,  le vent dans les branches, le ronron d’un  ventilateur... Je vivais dans une bulle. »

« Je l'oublie ! »
 

Pourtant, rien ne laisse deviner que cet homme de 51 ans,  lamaneur au port autonome de Marseille, porte un appareil.  Pas de prothèse auditive apparente : Carina, petit bijou de technologie qui lui a été implanté par le Dr Arnaud DEVÈZE à l’Hôpital Nord, est totalement invisible. « Je l’oublie ! », précise Serge dans un sourire.

Techniques

de pointe

« Ce type d’implant sophistiqué est indiqué pour les patients qui ont perdu l’audition, mais dont l’oreille interne n’est pas touchée », explique le Dr DEVÈZE.

« Cela concerne moins de 25 patients par an, sur les 185 que nous suivons pour des problèmes de surdité ».

Ce dispositif coûteux, pris en charge par l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille, témoigne de son rôle leader dans l’utilisation des techniques de pointe en matière de réhabilitation du handicap.

Recharge par induction

Pour remplacer tympans et osselets déficients, un vibrateur est posé sur un reste d’osselet (l’étrier), et relié à un processeur qui transforme les sons en vibrations. Le micro est fixé sous la peau du crâne, au-dessus de l’oreille,et  la batterie se recharge par induction, à travers la peau. Un exercice auquel Serge se plie volontiers tous les soirs, comme on recharge un téléphone portable : « c’est comme si j’avais un chargeur fixé par un aimant au-dessus de l’oreille, ça ne m’empêche pas de bouger ».

La perte d’audition de Serge commence il y a une vingtaine d’années, avec l’opération d’un kyste à l’oreille moyenne qui entraîne des séquelles auditives importantes.

« Sans le savoir, je n’entendais pas d’une oreille ! ».

L’histoire se complique quand, il y a deux ans, des douleurs apparaissent à l’oreille droite. Diagnostic : un champignon qui détruit peu à peu le tympan. Les traitements s’avérant inefficaces, Serge finit par s’adresser au service ORL de l’Hôpital Nord, dirigé par le Pr LAVIEILLE, où il est pris en charge par le Dr DEVÈZE.

Relation de confiance

«  D’emblée la confiance s’est installée avec ce jeune médecin, avec qui je pouvais échanger par mail en cas de besoin. Il m’a dit qu’il ne toucherait pas mon tympan tant que durerait la mycose : c’était de plus ma seule oreille ! Cela m’a rassuré ».

« Les tests montraient une audition très basse à gauche mais avec une fonction d’oreille interne préservée »,  précise le Dr DEVÉZE.

Recherches expérimentales

« Serge présentait des séquelles d’une intervention ancienne, et croyait son oreille gauche sourde.

Il n’existait plus de tympan et il manquait 2 des 3 osselets de l’ouïe (le marteau et l’enclume) ; seul persistait l’étrier. L’implantation s’est donc faite sur l’étrier au moyen de petits crochets en titane.

Ce mode de fixation alternatif a pu être validé grâce à des recherches expérimentales, menées à l’université du Colorado à Denver, et qui se poursuivent actuellement au sein du Laboratoire de Biomécanique Appliquée, dans l’enceinte de la Faculté de Médecine Nord. »

Plusieurs patients implantés pour des problèmes similaires sont en cours d’évaluation clinique et de publication au sein du service. Des cas d’enfants présentant des lésions des osselets ont également été pris en charge dans le service du Pr TRIGLIA, au sein du CHU Timone Enfant.

Pose de l'implant...

En juin 2011, se déroule la pose du fameux implant Carina. « Pas de douleur, aucun mauvais souvenir », s’étonne encore Serge, qui voue une admiration sans faille à son ORL, « un grand monsieur qui a changé ma vie ». Une fois l’audition assurée à l’oreille gauche par l’implant, la greffe de tympan se déroule sans problème particulier, et l’implant permet à Serge de pouvoir entendre malgré les soins que nécessite sa greffe de tympan.

...et réglages

Huit semaines après l’implantation, Serge retourne à l’Hôpital Nord, cette fois pour rencontrer un audio-prothésiste. Cet ingénieur va procéder au réglage de l’appareil high tech à l’issue d’une série de tests très poussés. Une fois par mois, Serge a rendez-vous pour peaufiner ces réglages, et faire le point sur ses capacités auditives.

Après une période d’adaptation, Serge peut enfin découvrir un nouvel environnement sonore. Les promenades dans la campagne, les visites d’amis, et même le travail sur le port retrouvent une saveur  particulière. « C’est incroyable, on ne pensait pas qu’il pourrait récupérer à ce point son audition », témoignent sa femme Sylvie et leurs deux enfants. « On a repris les longues balades à deux à moto, on peut se parler avec un système installé dans le casque », raconte Sylvie. « Ça change la vie ! »

Comment ça marche ?

Destiné au traitement de trois types de surdité : neurosensorielle, transmission et mixte,  Carina est composé d’un microphone implanté sous la peau. Le système est couplé à l’anatomie de l’oreille moyenne.

L’implant est composé d’un microphone, d’un processeur de son et d’un transducteur. Le système stimule la chaîne ossiculaire ou d’autres parties de l’oreille moyenne.

Le service ORL - Chirurgie cervico-faciale
de l’Hôpital Nord

Le service est spécialisé dans les troubles de l’audition, des vertiges, des atteintes du nerf facial.

Une grande partie de son activité concerne :

•  les pathologies otologiques et otoneurologiques : tympanoplasties, otospongiose, cholestéatome, neurinome de l’acoustique, méningiome, spasme de l’hémiface, névralgie faciale, paragangliomes...

• la réhabilitation des différents types de surdité au moyen d’implants : oreille moyenne, cochléaire, tronc cérébral, BAHA...

• les pathologies de la face et du cou : paralysies faciales, tumeurs de la glande thyroïde, de la parotide, cancérologie ORL...

• les troubles de l’équilibre et les vertiges, avec une unité d’exploration de la posture et de l’équilibre dynamique.

Page de présentation du service