Un nouvel ouvrage de référence sur la chirurgie veineuse
Non seulement le Pr Yves ALIMI a une grande expérience dans le champ de la chirurgie vasculaire mais il a toujours su, tout au long de sa carrière, se tenir à la pointe de l’évolution des techniques et de l’équipement. A ce titre il sera nommé, pour l’année 2024, Président de la Société Française de Chirurgie Vasculaire. On ne s’étonnera donc pas que l’éditeur Elsevier ait fait appel à lui pour la rédaction du volume dédié à la chirurgie veineuse de sa collection « Techniques chirurgicales ». Le Professeur ALIMI s’est pour cela entouré du Dr Olivier HARTUNG, Chirurgien, et du Dr Vincent CREBASSA, Médecin vasculaire, tous deux exerçant comme lui au sein du service de Chirurgie vasculaire de l’Hôpital Nord.
De gauche à droite : Dr CREBASSA, Dr HARTUNG, Pr ALIMI
La chirurgie vasculaire représente un vaste domaine : cette spécialité s’applique en effet aux vaisseaux, artères ou veines, dont le fonctionnement peut être altéré par diverses pathologies allant de la simple varice à l’urgence vitale (anévrysme, thrombose ou sténose par exemple). Si pendant longtemps, de par leur gravité potentielle ou avérée, seules les pathologies touchant les artères ont requis toute l’attention des spécialistes, la chirurgie des veines superficielles et profondes connaît depuis plusieurs années un essor considérable.
« Certains symptômes, peu douloureux mais inesthétiques ou occasionnant au quotidien une sensation de gêne comme les jambes lourdes, les fourmillements, les sensations de brûlures, ont longtemps été négligés par les médecins. Aujourd’hui les nouvelles techniques chirurgicales permettent de prendre en charge très efficacement les affections en cause. Les patients sont de fait de plus en plus demandeurs. » explique le Pr ALIMI.
Dans leur ouvrage intitulé « Veines superficielles et profondes des membres : traitements endoveineux et chirurgicaux » (date de parution prévue le 22 mars 2023), les auteurs décrivent en 33 chapitres l’ensemble des pathologies, les techniques exploratoires et chirurgicales ainsi que les complications potentielles. Très complet, il s’adresse aux médecins mais aussi aux étudiants soucieux de compléter leur formation avec un outil didactique abondamment illustré et documenté.
« Le livre comprend énormément d’illustrations avec 80 schémas spécialement réalisés en collaboration avec un illustrateur d’Elsevier, mais aussi de nombreuses photos car nous avons dans le service conservé et archivé des images durant plus de 35 années de pratique. Enfin, un système de QR codes permet d’accéder directement à des films au fil des pages. Beaucoup de nouvelles techniques sont apparues en très peu de temps et les jeunes médecins peinent parfois à s’y retrouver, d’où notre volonté de réaliser un ouvrage de référence. »
La chirurgie des varices par exemple, qui nécessitait 2 jours d’hospitalisation, peut aujourd’hui être remplacée, en ambulatoire, par des traitements endoveineux mini-invasifs comme le laser ou la radiofréquence (consistant à brûler la veine malade). Les arrêts de travail sont alors très courts.
Occlusion de veines par radiofréquence. Illustration Cyrille MARTINET / Varices bilatérales avant et après traitement mini-invasif
Une autre technique, la sclérothérapie, se pratique quant à elle directement en cabinet, sous contrôle visuel échographique. La sclérothérapie consiste à injecter dans les varices un produit sclérosant afin de les occlure. Toutefois le traitement des varices a récemment connu une autre véritable révolution avec le développement d’une colle biologique permettant de fermer la veine malade, sans anesthésie.
« On trouve aujourd’hui des solutions incroyables, indolores et qui ne génèrent quasiment aucune complication. Cela permet de traiter un très grand nombre de nouveaux patients. »
Autre exemple de progrès significatif : le traitement du syndrome de Cockett, ou syndrome de May-Thurner. Cette pathologie rare touchant tout de même 4 à 5 % de la population générale, principalement des femmes jeunes, est due à une compression de la veine iliaque gauche (on parle de piège vasculaire). Elle est aujourd’hui mieux détectée et traitée grâce à des techniques endovasculaires telles que l’angioplastie au ballon avec mise en place d’un stent. Si la prise en charge est retardée, les risques majeurs sont l’apparition d’une phlébite du membre inférieur gauche et l’apparition d’un œdème chronique. Le caillot doit alors être traité dès que possible par élimination et prise d’anticoagulants. En fonction de l’évolution, des gestes de radiologie interventionnelle peuvent être nécessaires comme l’angioplastie et le stenting ou encore la recanalisation endovasculaire.
« Notre service est Centre de référence pour la région. Dès qu’une phlébite grave est détectée, la personne est orientée ici. Nous recevons également des patients d’autres régions ou de l’étranger. Nous sommes très performants sur toutes ces pathologies depuis déjà de nombreuses années, c’est pourquoi nous avons également à cœur, avec ce livre, que le service marque son empreinte. »
Avec une parution en France mais aussi en Suisse, en Belgique, au Canada ainsi qu’une traduction en espagnol déjà envisagée, nul doute que ce sera chose faite.
Marquage préopératoire des varices avant réalisation d'une technique endoveineuse (laser, radio-fréquence, ..)