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Itinéraires de vélotafeurs et vélotafeuses : Hadrien

Publié le :
20/03/2025 à 16:15

 

Hadrien SOUQUET a longtemps travaillé en réanimation pédiatrique et une année au sein du pool de réanimation Adultes. Depuis octobre 2022, il est Infirmier anesthésiste au Bloc pédiatrique de la Timone. Un poste très polyvalent, où le contact avec les petits patients et leurs parents tient une place importante. Car si tout se joue sur des laps de temps très courts, ces moments sont cruciaux : l’enfant comme ses parents sont en situation de stress avant l’opération. Les accompagner, les rassurer depuis la playroom où ils sont accueillis jusqu’à la salle de bloc, implique de savoir entrer en relation dès les premiers échanges. Il faut rassurer, expliquer, mettre en confiance. Hadrien a appris à choisir les mots qu’il faut, à s’adapter en fonction des personnes et de leur état du moment.

 

« J’ai tendance à utiliser beaucoup de langage positif. "Rassurez-vous" plutôt que "ne vous inquiétez pas", "nous allons veiller sur votre enfant pendant toute l’intervention, nous serons toujours présents auprès de lui", "nous prenons le relai maintenant, essayez de vous reposer pour être bien avec lui quand vous le retrouverez à son réveil." Généralement, si les parents sont rassurés, l’enfant est rassuré aussi. Dans ces circonstances les enfants sont extrêmement attentifs et perméables à l’état de leurs parents. Etant papa d’une petite fille de deux ans qui a été elle-même opérée, je sais aussi comment ça se passe de l’autre côté. »     

 

Hadrien incarne ainsi très bien l’esprit du bloc pédiatrique où l’équipe parvient à concilier efficience, bienveillance et empathie. Il travaille en 10h, majoritairement de 8H à 18H mais parfois aussi de 6H à 16H ou de 10H à 20H, avec également des astreintes et week-ends de garde. Pour ses trajets, il privilégie le vélo depuis déjà des années, motivé tant par la praticité de ce moyen de déplacement que par la dimension sportive qu’il implique. Et bien sûr, par une préoccupation écologique d’autant plus importante depuis la naissance de sa fille, qu’il emmène à présent à vélo à la crèche :

 

« Forcément, on se demande quel monde on va laisser à nos enfants et comment limiter notre impact… Son coût de fabrication mis à part, le vélo est un moyen de transport très économe. Un véhicule qui fait entre 10 et 20kg qui permet le déplacement d’une personne de 70kg avec éventuellement un enfant, contre une voiture d’une tonne qui transporte souvent juste une personne… le calcul est vite fait ! »    

 

Son trajet lorsqu’il part au travail et emmène sa fille pour la déposer à la crèche des 13 Berlingots à la Conception : depuis Endoume il emprunte la Corniche, passe par les Catalans, le Pharo, le Vieux-Port, remonte la Canebière jusqu’aux Réformés puis La Plaine. Il redescend ensuite la Rue Saint-Pierre jusqu’à la crèche, puis rejoint La Timone. Un trajet qu’il effectue en une vingtaine de minutes avec plusieurs pistes sécurisées.

 

« Quand je suis seul sur le vélo et que je n’ai plus qu’à me soucier de ma propre sécurité, par exemple les jours d’astreinte, je peux faire le trajet en 12 minutes environ en suivant un autre itinéraire plus optimisé. Un temps qui serait absolument inenvisageable en voiture, avec la circulation et les bouchons. Le soir quand j’ai besoin de me défouler après une journée difficile, c’est agréable aussi de pouvoir pédaler un peu plus fort. »

 

Sportif, Hadrien pratique également la course à pied, l’escalade et l’alpinisme avec sa compagne. Mais au quotidien, pour maintenir sa forme physique, être vélotafeur est idéal.

 

« Bien sûr à Marseille il faut être toujours très attentif… quand je roule avec la petite je redouble de vigilance et de prudence. J’ai un gilet fluo, un sursac fluo, des lumières mais il y aura toujours un automobiliste qui me dira qu’il ne m’a pas vu. Ceci dit, étant également conducteur à Marseille je crois que les conflits entre les différents usagers de la route, cyclistes, automobilistes, deux-roues, piétons, viennent avant tout du fait que personne ne se met à la place de l’autre. »

 

Effectivement sur la route aussi, tout le monde gagnerait à un peu plus de bienveillance et d’empathie.

 

« En ce moment il y a le baromètre FUB, une enquête annuelle de la Fédération Française des Usagères et usagers de la Bicyclette sur les conditions de circulation à vélo dans la France entière. Marseille se trouve plutôt dans le bas du classement, mais les mentalités changent petit à petit. »