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1. C'est quoi un opioïde?
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Les opioïdes sont une catégorie de substances dérivées du pavot à opium ou synthétiques qui agissent principalement comme des antalgiques (suppression de la douleur). Ils ont également une action antitussive (contre la toux). Ces substances se fixent sur des récepteurs opioïdes. L’opioïde de référence est la morphine, molécule à laquelle tous les autres opioïdes sont comparés en termes de puissance.
Découvrez notre vidéo "5 minutes pour apprendre comment agir en cas de surdose aux opioïdes"
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2. Quelles sont les principales substances opioïdes?
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Médicaments antalgiques : poudre d’opium, codéine, dihydrocodéine, tramadol, morphine, hydromorphone, oxycodone, fentanyl, buprénorphine (Temgesic®), méthadone (Zoryon®)
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Médicaments antitussifs : codéine, dextromethorphane, noscapine, pholcodine, ethylmorphine
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Médicaments de substitution aux opioïdes : buprénorphine haut-dosage (Subutex®, Suboxone®,Orobupré®, Buvidal®), méthadone
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Substances illicites : opium, héroïne, fentanyloïdes
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3. Pourquoi les opioïdes peuvent-ils être dangereux?
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Tous les opioïdes présentent un risque d’addiction aussi appelé trouble de l’usage (lire ci-dessous). De plus, la prise d’opioïdes peut entraîner des conséquences sanitaires telles que des surdoses, potentiellement mortelles (voir la réponse 6)
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4. Dépendance physique, mésusage, troubles liés à l'usage? Définitions
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Dépendance physique : c’est une dépendance pharmacologique qui se traduit par une tolérance et un syndrome de sevrage à l’arrêt
La tolérance : c’est un mécanisme d’adaptation physiologique développé par l’organisme lorsqu’il est confronté à l’administration régulière d’une substance exogène, conduisant à une perte progressive d’efficacité et à la nécessité d’augmenter les posologies pour maintenir l’effet initial attendu
Le syndrome de sevrage aux opioïdes est causé lorsque l’opioïde est en quantité insuffisante dans l’organisme (diminution trop rapide des doses ou arrêt brutal) ou peut apparaitre après une administration de naloxone (antagoniste des opioïdes). Il s’ensuit une série de symptômes, que l’on appelle le syndrome de sevrage, caractérisé entre autre par l’agitation, l’apparition de crampes, de vomissements, de la transpiration, des bouffées de chaleur…
Le mésusage est défini comme étant un usage du médicament non conforme à la prescription médicale (augmentation des doses, rapprochement des prises, recherche d’effets psychoactifs, etc.)
Les troubles liés à l’usage d’opioïdes sont caractérisés par l'apparition des conséquences personnelles, sociales, professionnelles d’un usage répété à compulsif d’opioïdes.
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5. Combien de surdoses d'opioïdes dénombre-t-on en France?
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Les opioïdes sont responsables de la majorité (82%) des décès liés aux surdoses en France. Selon le rapport de l’enquête DRAMES (Décès Relatifs à l’Abus de Médicaments Et de Substances), les opioïdes ont entrainé au moins 465 décès sur l’année 2020, ce nombre de décès n’étant pas exhaustif (découvrir la plaquette DRAMES). Les opioïdes font donc plus d’un mort par jour en France.
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6. Quels sont les signes d'une surdose opioïde?
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La surdose (ou overdose) aux opioïdes est caractérisée par plusieurs symptômes :
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des signes respiratoires : diminution de la fréquence respiratoire (<10 cycles inspiration-expiration par minute), respiration faible, irrégulière, jusqu’à l’apnée
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des troubles de la conscience : de la somnolence jusqu’au coma, non-réponse à la stimulation verbale ou tactile
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autres symptômes : myosis correspondant à un rétrécissement de la pupille (« en tête d’épingle ») parfois masqué par la prise d’autres substances, la peau, les ongles ou les lèvres bleues, des ronflements, bruits de suffocation…
La surdose peut être définie dès lors que sont associés trouble de la conscience et dépression respiratoire.
L’apparition de la surdose peut survenir plusieurs minutes ou heures après la prise. Ce délai dépend de plusieurs facteurs : substance en cause, dose, voie d’administration ou consommations associées (ex. alcool, benzodiazépines, prégabaline, gabapentine, autres opioïdes…).
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7. Le rétrécissement des pupilles ou myosis est-il systématique en cas de surdose?
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Le myosis est un signe clinique qui peut ne pas être présent en cas de prise concomitante d’opioïdes avec d’autres substances qui, a contrario, dilatent les pupilles (mydriase). C’est le cas par exemple des amphétamines ou de la cocaïne s'ils sont pris avec des opioïdes.
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8. Quels sont les facteurs de risque?
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Il en existe plusieurs :
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le sujet dit « naïf » : si un sujet n’a jamais pris d’opioïdes, ou s’il n’en a pas pris depuis quelques jours, sa tolérance à une dose quelconque d’opioïde sera très faible, et donc, même de petites doses peuvent provoquer des surdoses chez ces sujets.
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l'initiation de traitement : ces périodes constituent des périodes à risque plus élevées pour le sujet, du fait de sa naïveté aux opioïdes. De plus, l’adaptation de la dose adéquate est très variable en fonction des sujets, il s’agit, pour prendre le moins de risque, de réaliser des escalades de doses en partant de doses de médicaments très faibles, puis, le médecin va augmenter progressivement les doses.
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la poly-consommation : la prise d’autres substances dépresseurs (alcool, benzodiazépines, prégabaline, gabapentine, autres opioïdes) en même temps qu’un opioïde, augmente fortement les risques d’apparition de surdose, notamment la dépression respiratoire et les troubles de la conscience.
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l'usage à risque ou mésusage : l'injection en intraveineuse ou le sniff sont plus à risque de surdose que la prise par voie orale car le produit sera présent en plus grande quantité dans l’organisme; l’augmentation trop rapide des doses; la recherche d’effets psychoactifs
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9. Quelles sont les différentes étapes si l'on est témoin d'une surdose?
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En cas de suspicion de surdose d’opioïdes, il est recommandé de faire ces actions les unes après les autres :
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appeler en premier lieu les secours en appelant le 15 ou 112.
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administrer de la naloxone en utilisant un kit de naloxone prêt à l’emploi Prenoxad® ou Nyxoid® ou Ventizolve® ( lire les réponses 27 et 28).
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surveiller la respiration
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réadministrer une dose si absence d’amélioration au bout de 2 à 3 minutes (lire la réponse 18)
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placer le patient en Position Latérale de Sécurité et surveiller en attendant les secours (lire la réponse 23)
Découvrir la plaquette qui vous explique comment agir en cas de surdose
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10. Qu'est-ce que l'hyperalgésie induite aux opioïdes?
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Bien que censés être analgésiques, les opioïdes peuvent dans certains cas provoquer l’effet inverse, et augmenter le ressenti de la douleur. L’exposition répétée aux opioïdes abaisse les seuils de sensibilité à la douleur et la font donc ressentir bien plus intensément que ce qu’elle n’est réellement.
Elle se caractérise par une douleur diffuse (et non plus localisée) et par l’augmentation de l’intensité de la douleur lors de l’augmentation des doses d’opioïdes.
Il faut donc y penser devant :
- toute modification des caractéristiques et de l’intensité de la douleur
- une absence de soulagement aux opioïdes
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1. C'est quoi la naloxone?
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La naloxone est l’antidote à tous les opioïdes. Elle permet de contrer une surdose aux opioïdes en quelques minutes après administration, stoppant les effets de la surdose, notamment la dépression respiratoire et la perte de conscience. La personne qui a reçu la naloxone va reprendre conscience, et se mettre à mieux respirer.
Découvrez notre vidéo "Les symptômes d'une surdose aux opioïdes"
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2. Quelles sont les formes disponibles en France?
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En France, la naloxone prête à l’emploi est disponible sous deux formes : la forme nasale (Nyxoid® ou Ventizolve®) et la forme injectable intra-musculaire (Prenoxad®). Chacune de ces formes est présentée dans notre plaquette ICI, ainsi que dans nos vidéos de présentation des kits naloxone ICI. (voir ci-dessous les focus NYXOID®, VENTIZOLVE® ou PRENOXAD®)
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3. A qui la naloxone est-elle destinée?
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A toute personne prenant des opioïdes, et par extension à tout proche ayant quelqu’un dans son entourage prenant des opioïdes. Que vous soyez en traitement antalgique opioïde (codéine, dihydrocodéine, tramadol, opium, morphine, oxycodone, fentanyl), sous traitement de substitution aux opioïdes (methadone, buprénorphine) ou dépendant à l’héroïne ou autre opioïde illicite (fentanyloïdes) ; la naloxone est une sécurité supplémentaire qu’il est recommandé d’avoir sur soi.
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4. La naloxone est-elle efficace pour toutes les surdoses?
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Non, la naloxone n’est efficace que pour les surdoses liées aux opioïdes et ne fonctionne pas sur d’autres familles de molécules, même si les symptômes de surdoses peuvent être similaires, comme pour les benzodiazépines et l’alcool par exemple.
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5. Y a-t-il des risques à utiliser la naloxone chez un consommateur d'opioïdes?
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La naloxone peut lui sauver la vie.
Un risque réside dans la suppression brutale et complète de l’action des opioïdes par la naloxone qui peut précipiter l’apparition d’un syndrome de sevrage apparaissant dans les minutes qui suivent son administration et pouvant disparaitre après environ deux heures (lire la réponse 20 à la question "Quels sont les signes de sevrage opioïde?"), d'où la nécessité d'appeler les secours en premier.
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6. Est-ce dangereux dangereux d'administrer de la naloxone à tort?
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La naloxone est sans effet chez les personnes n’ayant pas consommé d’opioïdes.
En cas de doute sur la ou les substances consommées par une personne chez qui une surdose est suspectée, il est recommandé d’administrer quand même la naloxone. En effet, la balance bénéfices-risques est beaucoup plus en faveur de l’administration de naloxone car elle peut lui sauver la vie.
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7. Est-ce que tout le monde peut administrer la naloxone?
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Oui, il n’y a pas besoin d’être professionnel de santé pour administrer la naloxone, y compris le kit Prenoxad® contenant l’injection intramusculaire. L’ensemble des gestes à accomplir pour administrer la naloxone est décrit dans la notice de chaque kit, ainsi que dans notre vidéo de présentation à découvrir ICI.
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8. Où s'informer et se former
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Les sites des deux fabricants des spécialités de naloxone prête à l’emploi :
naloxone.fr
prenoxad.fr
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9. Quelles sont les structures qui délivrent la naloxone?
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Prenoxad®, Nyxoid® et Ventizolve® sont délivrés gratuitement aux usagers à risque par les CSAPA, les établissements hospitaliers (patients sortant d’une hospitalisation en service d’addictologie, des urgences), les unités sanitaires en milieu pénitentiaire, les centres et structures disposant d’équipes mobiles de soins aux personnes en situation de précarité ou d’exclusion.
Prenoxad® et Ventizolve® sont également délivrés par les CAARUD.
Prenoxad® et Nyxoid® sont aussi disponibles en pharmacie d’officine (Nyxoid® est sur prescription obligatoire).
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10. Est-ce que les CAARUD peuvent diffuser la naloxone?
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Oui, les Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues - CAARUD peuvent diffuser dans leurs centres ainsi que lors de leurs actions hors-les-murs la naloxone prête à l’emploi mais uniquement les formes soumises à prescription médicale facultative soit actuellement la forme injectable Prenoxad® ou la forme intranasale Ventizolve® dans certains CAARUD. La forme intranasale Nyxoid® est sur prescription obligatoire et donc non dispensable en CAARUD (JORF arrêté du 5 mai 2017 sur la diffusion de naloxone dans les CAARUD).
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11. Est-ce qu'on peut se procurer la naloxone en pharmacie d'office?
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Oui, les deux formes sont disponibles en pharmacie d’officine ; le spray nasal Nyxoid® et l’injection intra musculaire Prenoxad®. A ce jour seul Prenoxad® est disponible sans ordonnance, tandis que Nyxoid® est sur prescription obligatoire (ordonnance classique). La forme nasale Ventizolve® n’est quant à elle pas encore disponible en pharmacie d’officine à ce jour.
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12. Combien coûte un kit en officine?
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Un kit de Nyxoid® coûte 31,40€ en officine (prix hors honoraire). Il est remboursé à hauteur de 65% (le maximum) lorsqu’il est prescrit (obligatoire).
Un kit de Prenoxad® coûte 22,16€ en officine (prix hors honoraire). Il est remboursé lui aussi à 65% s’il est prescrit (non obligatoire).
Le Ventizolve® n’est pas disponible en officine, son prix n’étant pas encore fixé.
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13. Je suis pharmacien, comment commander la naloxone?
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Il existe deux circuits différents pour s’approvisionner en naloxone.
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Prenoxad® : le circuit est assuré par le grossiste-répartiteur.
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Nyxoid® : le circuit est assuré par le grossiste-répartiteur (si référencé). Sinon, via le dépositaire : le Centre de Spécialités Pharmaceutiques (CSP). La commande s’effectue par e-mail (pharmacie@csp-epl.com) ou par fax (09 71 00 70 35) en mentionnant : commande signée (facultatif), adresse complète, nom du produit et quantité (par boite de 2 doses), tampon, nom du pharmacien (pour les CSAPA, le cas échéant, nom du médecin responsable de la détention et délivrance des médicaments), code RPPS (obligatoire).
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Ventizolve® : en tant que pharmacien, vous ne pouvez pas encore commander le Ventizolve®.
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14. Qui peut prescrire la naloxone?
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Tous les médecins quelle que soit leur spécialité ou leur mode d’exercice peuvent prescrire la naloxone sur une ordonnance simple (médecins généralistes, addictologues, algologues…)
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15. La délivrance est-elle limitée à un seul kit?
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La délivrance n’est pas limitée à un kit par personne : elle est à adapter en fonction de l’entretien avec la personne (couple d’usagers, remise d’un kit à un parent /un proche…).
Consultez
ICI la fiche mémo naloxone du ministère de la santé.
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16. Que faire en premier si je suis témoin d'une surdose?
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Le premier réflexe est d’appeler les secours, soit au 15 soit au 112.
Au téléphone, leur donner l’adresse du lieu
Dire que l’on suspecte une surdose aux opioïdes
Décrire la personne (âge, sexe, etc.)
Dire que l’on s’apprête à utiliser un kit de naloxone prêt à l’emploi (Prenoxad®, Nyxoid® ou Ventizolve®).
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17. En combien de temps agit la naloxone et combien de temps durent ses effets?
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La naloxone agit vite, moins de 3 minutes après l’administration les symptômes de surdose auront disparu. Son effet cependant est d'une durée relativement courte (entre 20 min et 2h selon la voie d’administration).
La demi-vie de la naloxone (temps nécessaire à l’élimination de la moitié de la dose par l’organisme) étant plus courte que celle de certains opioïdes, il y a un risque de réapparition de la dépression respiratoire (lire la réponse 21), d'où la nécessité d'appeler les secours pour une prise en charge.
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18. Sans amélioration, peut-on ré-administrer?
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Oui, il est nécessaire de réadministrer de la naloxone s’il n’y a pas d’amélioration clinique (respiration, état d’éveil) au bout de 2 à 3 minutes et ce, autant de fois qu’il est possible (en fonction des doses ou du nombre de kit dont vous disposez) jusqu’à ce qu’il y ait une amélioration de l’état de la personne. A savoir qu’il y a 2 doses disponibles (1 dose = 1 dispositif) dans le kit Nyxoid® ou le kit Ventizolve® et avec Prenoxad® 5 doses (5 graduations de la seringue ; 1 dose= 1 graduation).
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19. Que se passe-t-il après avoir administré la naloxone?
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Environ 1 minute après avoir administré la naloxone, la victime inconsciente ou en dépression respiratoire va retrouver ses esprits et pouvoir de nouveau respirer correctement. La naloxone ayant chassé tous les opioïdes des récepteurs opioïdes du cerveau, la personne peut se retrouver en syndrome de sevrage intense (lire la réponse 20 ci-dessous).
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20. Quels sont les signes de sevrage opioïde?
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Il faut savoir que la levée brutale et complète de l’action des opioïdes par la naloxone peut précipiter l’apparition d’un syndrome de sevrage. Ce syndrome peut apparaitre dans les minutes qui suivent son administration.
Il peut être caractérisé entre autre par l’apparition de crampes, de vomissements, de la transpiration, des bouffées de chaleur et d’une mydriase (pupilles dilatées). Il peut s’accompagner d’une agitation, voire une agressivité. Devant ces symptômes, il est possible que la personne veuille consommer de nouveau.
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21. Qu'est-ce que la dépression respiratoire secondaire?
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Lorsque la dépression respiratoire est traitée à l’aide de la naloxone, il est possible que cette dépression respiratoire réapparaisse au bout de quelques heures à cause de la durée d’action limitée de la naloxone, plus courte que certains opioïdes. On parle alors de dépression respiratoire secondaire. C'est pour cela que l'on appelle les secours en premier.
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22. Pourquoi appeler les secours en premier?
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Avant même d’administrer la naloxone il convient d’appeler les secours (15 ou 112) car, même si la naloxone permet de limiter les effets de la surdose pendant un temps, une prise en charge médicale est nécessaire pour surveiller la personne en cas de syndrome de sevrage ou de dépression respiratoire secondaire.
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23. Après avoir administré la naloxone, que surveiller?
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Il faut surveiller que l'usager reprenne bien conscience et ses esprits. Si la conscience ne revient pas 2 à 3 minutes après administration de la naloxone (quelle que soit la modalité, intranasale ou intramusculaire), il faut en réadministrer une dose.
Si la personne reprend connaissance, il faut la surveiller jusqu’à l’arrivée des secours. En effet, la surdose peut revenir après l’arrêt de l’effet de la naloxone. Si la surdose survient de nouveau avant l’arrivée des secours : réadministrer la naloxone.
Dans tous les cas, il faut rester auprès de la personne et ne jamais la laisser seule avant l’arrivée des secours.
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24. Cas particulier de certains opioïdes comme la buprénorphine, la méthadone et le fentanyl
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La méthadone (Méthadone AP-HP®, Zoryon®) ayant une demi-vie longue et variable, ainsi qu’une puissance très élevée, il peut être nécessaire de réitérer des doses de naloxone en fonction du contexte clinique en raison du risque de dépression respiratoire secondaire. La méthadone est la principale responsable des surdoses liées aux opioïdes en France.
La buprénorphine (Subutex®) a une meilleure affinité pour les récepteurs opioïdes que les autres opioïdes. La naloxone est donc moins efficace pour ''chasser'' la buprénorphine des récepteurs opioïdes, il faudra donc prévoir d’augmenter les doses de Prenoxad® ou de Nyxoid® si besoin.
Le fentanyl (Durogesic®, Instanyl®, Abstral®) est lui un très puissant agoniste des récepteurs opioïdes, sa puissance est de 100 à 200 fois supérieure à celle de la morphine. Ses effets sont si puissants, qu’il est recommandé là aussi d’augmenter les doses de naloxone administrées.
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25. La naloxone peut-elle être utilisée chez les enfants?
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La forme nasale Nyxoid® peut être utilisée à partir de l’âge de 14 ans.
La forme nasale Ventizolve® peut être utilisée à partir de l’âge de 18 ans.
La forme injectable Prenoxad® peut être utilisée à partir de l’âge de 18 ans.
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26. Quel intérêt à prescrire et/ou délivrer de la naloxone à une personne seule?
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Même si la personne est seule sans entourage, la naloxone peut être délivrée. En effet, la dispensation de naloxone permet de la sensibiliser au risque de surdose.
D’après des données d’utilisation de la naloxone, dans certaines situations, la personne peut s’auto-administrer la naloxone suite à la survenue de certains signes cliniques (notamment des difficultés à respirer ou un début de trouble de la conscience, comme avec les somnolences).
De plus, les personnes seules peuvent dans tous les cas se retrouver dans des situations où elles sont entourées, avoir un kit à disposition est donc toujours une nécessité.
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27. Comment utiliser la forme nasale de la naloxone?
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La forme nasale de la naloxone, commercialisée sous le nom de Nyxoid® ou le nom Ventizolve® s’utilise comme tout spray nasal classique. Une notice contenant des pictogrammes et décrivant les étapes à suivre pour l’administration de naloxone se trouve dans chaque boîte de Nyxoid® et de Ventizolve®.
La personne en surdose doit être allongée sur le dos, la tête basculée un peu en arrière. Le spray de Nyxoid® doit être tenu à l’aide du pouce, de l’index et du majeur, le pouce étant sur l’amorce du produit. Attention à ne pas tester un coup en l’air : il n’y a qu’une dose de produit par spray, celle-ci serait gâchée. Une fois le spray enfoncé dans une narine, appuyez sur l’amorce pour administrer la dose de la naloxone. Lire la thématique Nyxoid® / Ventizolve®
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28. Comment utiliser la forme injectable de la naloxone?
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La forme intramusculaire de la naloxone, commercialisée sous le nom de Prenoxad®, consiste en une injection intramusculaire à l’aide d’une seringue, directement dans le muscle du haut du bras, ou dans le muscle de la cuisse. Comme pour la forme nasale, une notice de description des étapes est présente dans le kit. Pour plus d’informations et une démonstration, vous pouvez voir la vidéo de présentation des kits ici. Lire la thématique Prenoxad®