« Une deuxième vie commence pour moi ! »
Christiane témoigne après une reconstruction du sein par le DIEP
Seules 30% des femmes ayant eu une ablation des seins après un cancer se font reconstruire. Sortie de cette épreuve, Christiane souhaite témoigner pour celles qui hésitent ou ne savent pas à qui s’adresser.
« Après le choc, j'ai décidé de me battre »
« Grâce à la virtuosité du Pr Dominique Casanova, chef du Service de Chirurgie Plastique et Réparatrice à l’hôpital de la Conception à Marseille, une deuxième vie commence pour moi ! »
À voir l’enthousiasme et l’énergie dont rayonne aujourd’hui Christiane, on est loin de se douter qu’elle a traversé une difficile épreuve, comme beaucoup d’autres femmes.
« En juin 2012, j’ai passé une mammographie et le diagnostic est tombé, brutal : cancer du sein. Après le choc, j’ai décidé de me battre, avec le soutien de mon entourage. Un parcours certes très difficile, mais très important, car on ferme un livre pour en ouvrir un autre. Et j’en suis sortie totalement différente, de corps et d’esprit », témoigne-t-elle sur son blog
Mastectomie
Pour éliminer définitivement les cellules cancéreuses, le médecin généraliste de Christiane lui propose l’ablation du sein - la mastectomie, récemment médiatisée par l’actrice Angelina Jolie qui y a eu recours à titre préventif.
« Très vite, j’ai pris la décision de subir cette opération, mais à condition de bénéficier plus tard d’une reconstruction du sein »
«Certains circuits de prise en charge tentent d’aider en nous disant que nous devons être heureuse d’avoir été sauvée d’un cancer, et que vivre avec un seul sein n’est pas une catastrophe en soi !
Peu de gens comprennent que ce n’est pas une question d’esthétique ou de coquetterie, mais que c’est juste le désir de finir sa vie « bien dans sa peau ».
Reconstruction
Après l’opération, malgré sa grande fatigue, Christiane se lance dans de longues recherches pour s’informer sur les différentes méthodes de reconstruction.
Elle finit par se tourner vers l’hôpital de la Conception, où le Pr Dominique Casanova utilise depuis plusieurs années le DIEP, une technique révolutionnaire de reconstruction du sein par microchirurgie, sans pose de prothèse, ni prélèvement de muscle. Le Deep Inferior Epigastric Perforator, qui utilise les propres tissus graisseux des patientes, exige un grand savoir-faire. Il n’est pratiqué que par un très petit nombre de chirurgiens depuis son introduction en France par le Pr Lantieri .
Ni prothèse, ni prélèvement de muscles
Pas de prothèses qu’il faut changer tous les dix ans, pas de muscles sacrifiés : grâce à un travail très minutieux de microchirurgie, le chirurgien prélève de la peau, des tissus graisseux et des vaisseaux sanguins dans la zone abdominale de la patiente.
Il va ensuite les greffer au niveau du thorax, vaisseau après vaisseau, pour reconstituer un sein vivant.
« C’est une opération longue (entre 5 et 8 heures) », précise Christiane. « Mais elle donne au sein une forme et une souplesse complètement naturelles ».
« La reconstruction est définitive », ajoute le Pr Dominique Casanova, qui a utilisé le DIEP chez une centaine de patientes depuis 4 ans.
« Le sein évolue ensuite comme un sein normal ».
Un sein vivant
« L’équipe du Pr Casanova m’a réparée dans mon corps et mon âme car avec un seul sein, il ne m’était pas possible de vivre normalement, de vivre tout court. Il m’a construit un sein vivant, irrigué, avec des sensations », conclut Christiane. « Une nouvelle vie dans un nouveau corps, sans l’apport d’élément étranger qu’il faut changer régulièrement. Je suis pleinement moi avec une joie de vivre retrouvée ».
Pour dialoguer avec les femmes atteintes d’un cancer du sein, mais aussi des médecins, Christiane a créé une association : « Rebondir ensemble ».
Rebondir ensemble : kristo.fr13@wanadoo.fr – 06 22 60 60 39
Service de chirurgie plastique et réparatrice - Hôpital de la conception
Reconstruction du sein - le DIEP (émission C la Santé, 26 min)