La course d’obstacles : un concentré de vie pour Margaux
Imaginez : par curiosité, vous testez une nouvelle activité sportive. La discipline vous procure beaucoup de plaisir et rapidement, vous participez à des compétitions. Pas tant pour vous mesurer à d’autres que par envie de se dépasser. Lorsqu’après six mois de pratique vous vous qualifiez pour les championnats européens, vous êtes le premier surpris. Alors quand vous apprenez que votre performance vous a permis d’être sélectionné aux prochains championnats du monde, c’est un mélange d’incrédulité et de joie, d’excitation, d’appréhension aussi, qui vous traverse tout entier !
Pour Margaux Charpentier, manipulatrice radio à l’AP-HM, c’est un rêve qui est devenu réalité : en septembre 2018, elle s'est envolée vers le Névada pour prendre part aux championnats du monde de course d’obstacles (Spartan Race Elite World Championship), et a obtenu la 54ème place au classement mondial !
Mais comment a-t-elle réussi ce prodige ?
« Le sport a toujours fait partie de moi. Au lycée militaire à Aix, on s’entraînait dix heures par semaine et cela fait maintenant six ans que je pratique le fitness. Pour moi le sport est une philosophie qui s’étend à bien d’autres aspects de la vie ».
C’est peut-être la raison pour laquelle Margaux conjugue si bien, dans sa manière d’être et de parler, bienveillance et combativité, douceur et détermination.
Elle travaille depuis maintenant six ans au sein du service de Radiothérapie du Pr Cowen :
« J’ai tout de suite su que je voulais intégrer ce service car il y a un véritable suivi des patients de la part des manips radio, pendant toute la durée du traitement qui va de cinq à huit semaines. C’est ce qui m’intéressait, cette possibilité de créer des liens. Le travail d’équipe fonctionne bien car nous sommes tous là pour la même raison, chacun à notre façon : faire en sorte que ce moment soit le moins pénible possible pour les patients. »
Margaux s’est ainsi formée à l’hypnoanalgésie puis est devenue référente dans le service pour la prise en charge de la douleur. Et bien sûr le sport est pour elle un autre atout dans sa relation avec les patients : elle sait combien cela peut aider, permettre de se réapproprier le corps, lui faire de nouveau confiance. Des séances de pilates avaient notamment été proposées dans le service à l’occasion d’Octobre Rose. Pour Margaux, la course d’obstacles est un concentré de vie :
« Les parcours ne sont pas connus à l’avance, on ne sait pas ce qui nous attend mais on sait qu’il n’y aura rien d’infranchissable. Le but, c’est de ne pas baisser les bras et d’arriver au bout. Quand je cours, c’est aussi comme un hommage aux patients que je croise, qui se battent avec tant de courage. Face aux obstacles, quels qu’ils soient, on se doit et on leur doit de se relever les manches et d’y aller. »
Oui car les courses auxquelles Margaux participe, ce sont de véritables parcours du combattant : vingt kilomètres minimum avec au moins trente obstacles à franchir ! Pour se préparer, elle fait naturellement beaucoup de course à pied mais aussi du renforcement musculaire et s’entraîne au moins une heure par jour cinq à six fois par semaine.
Pour financer son déplacement aux Etats-Unis Margaux, qui n’est affiliée à aucun club, a lancé une cagnotte en ligne sur la plateforme Leetchi. Elle a ainsi pu couvrir ses frais de déplacement et surtout reverser 1050 euros à l’ARSLA, une association de lutte contre la maladie de Charcot.
« C’est une maladie neurodégénérative qui affecte progressivement toutes les fonctions motrices. A terme, elle entraîne une paralysie. C’est quelque chose de terrible qui doit nous rappeler combien nous avons de la chance ne serait-ce que de pouvoir nous mouvoir normalement ».
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