Attaque à Marseille : le SAMU, un maillon essentiel du dispositif
La tragique attaque qui s’est déroulée dimanche 1er octobre après-midi en gare Saint-Charles a coûté la vie à deux jeunes femmes. L’une d’entre elles était étudiante en 3ème année de médecine à la Faculté de médecine de Marseille. L’autre victime était étudiante en soins infirmiers à Lyon. Partageant la douleur de leur famille et de leurs proches, la communauté hospitalo-universitaire, touchée et éprouvée par ce drame a organisé une minute de silence mardi à midi. Le SAMU 13 a été fortement mobilisé le dimanche : ouverture de la salle de crise, déclenchement des moyens nécessaires sur place, prise en charge des personnes impliquées… retour sur le rôle du SAMU avec le Pr François KERBAUL, Responsable du SAMU 13.
« Nous avons été rapidement alertés de cette situation à la gare Saint-Charles. Les premières informations ont fait état de deux victimes au sol et de coups de feu échangés. Nous avons immédiatement déclenché le SMUR le plus proche, puis deux autres SMUR se sont rendus sur les lieux dans des délais très courts. » relate le Pr KERBAUL.
Une fois sur place, les équipes de secours, ayant la certitude que le périmètre était sécurisé par les forces de police et les militaires de sentinelle, ont pu intervenir en toute sécurité. « En dépit de la rapidité des secours et des efforts déployés par les équipes, les victimes ont succombé à leurs blessures ».
« Deux points de regroupement des victimes ont été rapidement constitués pour prendre en charge les personnes impliquées. Celles qui avaient directement assisté à la scène, parfois traumatisées psychiquement, ont été dirigées et regroupées vers l’hôtel IBIS, qui nous a immédiatement mis à disposition ses locaux. Le personnel de l’hôtel a fait preuve d’un esprit civique remarquable ». Les victimes ont été examinées par les équipes des SMUR, pour un premier bilan somatique et la Cellule d’Urgence Médico-Psychologique (unité fonctionnelle rattachée au SAMU 13) est intervenue avec l’appui des partenaires (BMPM, Croix-Rouge Française…), afin qu’elles puissent bénéficier rapidement d’une prise en charge médico-psychologique. « Beaucoup étaient sidérés, en état de stress post-traumatique …Plus de 60 personnes impliquées ont été vues sur place ».
La salle de crise du SAMU chargée de la coordination et du lien avec la Préfecture, la Direction Générale, l’ARS, la Direction Départementale de la Sécurité Publique, les partenaires des services d’incendie et de secours est restée ouverte de 13h50 à 20h30. Ce rôle de coordination, d’information et de liaison est moins connu du grand public, mais il est pourtant essentiel à la gestion coordonnée d’une crise sanitaire.
« Nous avons fait un débriefing à chaud le soir même. En dépit de la tension extrême et du contexte éprouvant, le dispositif a bien fonctionné et les équipes ont fait preuve d’une très grande efficacité en toute discrétion et d’un très grand professionnalisme. » conclut le Directeur médical du SAMU 13.