Hôpital Nord : le label GRACE décerné au service de Chirurgie colorectale
L’Hôpital Nord a mis en place des programmes de Réhabilitation Améliorée après Chirurgie (RAC) dès 2015, sous l’impulsion des Pr Laura BEYER (service de Chirurgie viscérale et digestive), Laurent ZIELESKIEWICZ (Département d’Anesthésie-Réanimation, Médecine péri-opératoire) et Xavier CARCOPINO (service de Gynécologie obstétrique).
Les protocoles n’ont cessé d’évoluer jusqu’à aujourd’hui, les équipes n’ayant de cesse de pousser plus loin la démarche et d’en améliorer chacun des aspects. Rappelons que la RAC est un ensemble de mesures multidisciplinaires pré, per et post-opératoires visant à limiter l’impact des actes chirurgicaux et la durée d’hospitalisation en rendant les patients acteurs de leur rétablissement : préparation physique, chirurgie mini-invasive, mobilisation précoce en salle de réveil, renutrition… (pour connaître le détail de ces mesures, cf. notre article : La RAC : une nouvelle vision de la prise en charge des patients).
L’excellence de l’Hôpital Nord en la matière a récemment été de nouveau attestée avec l’obtention du Label centre GRACE par le service de Chirurgie Colorectale. Cette labellisation est décernée par le Groupe Francophone de Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie en fonction de critères particulièrement exigeants. Elle est le fruit de l’implication de tous les personnels et d’un travail collaboratif parfaitement structuré autour de Marie-Hélène PO, Infirmière Coordinatrice RAC qui a rempli avec minutie les audits pour l’obtention du label. Dès sa prise de poste il y a deux ans, cette soignante de grande expérience et formée aux parcours complexes de soins s’est lancée dans le développement de la préhabilitation, proposant aux patients des réunions d’information et des recommandations à mettre en œuvre avant leur entrée à l’hôpital.
« La Réhabilitation Améliorée après Chirurgie est en réalité devenue une Réhabilitation Améliorée En Chirurgie, avec une attention portée à toutes les étapes du parcours, dans leurs moindres détails. Cela implique des changements susceptibles, au premier abord, de déstabiliser un peu les patients. Lorsqu’on leur explique qu’ils seront mobilisés dès la salle de réveil, qu’ils seront amenés à marcher et à effectuer des exercices de récupération active, ils sont parfois intimidés. Avoir une personne qui leur fournit des explications claires et précises, répond à leurs questionnements et se tient à leur disposition les rassure. Cela leur permet aussi de pleinement s’impliquer dans leur guérison. »
Dans l’objectif de proposer un accompagnement global, Marie-Hélène PO s’est entourée de Mathilde AUBERT RIGONI, diététicienne, et d’Emma ROGER, kinésithérapeute. La première effectue un dépistage de dénutrition en préhabilitation, afin d’y pallier par une complémentation nutritionnelle adéquate. Elle veille ensuite à une réalimentation rapide et spécifique des patients en fonction de leur chirurgie. La seconde réalise des tests afin d’évaluer le niveau d’activité physique des patients et propose une activité adaptée à leur condition et état de santé. Elle les mobilise en outre en salle de réveil avec, par exemple, des exercices d’éducation thérapeutique respiratoire ou de la marche. Bien sûr, un suivi post-opératoire est également réalisé pour l’ensemble de ces paramètres, avec un accompagnement programmé pour le retour à domicile.
A cela vient s’ajouter le travail des anesthésistes, chirurgiens, et de toute l’équipe paramédicale.
« La chirurgie a connu des changements radicaux avec le développement des techniques mini-invasives et de l’anesthésie multimodale. Aujourd’hui les patients ont un temps de jeûne considérablement réduit, ils passent moins de temps au bloc et à l’Hôpital avec des risques de complications nettement plus bas. Tous les patients qui passent par ce protocole expriment une grande satisfaction, ils sont partie prenante de leur prise en charge et cela change tout pour eux, même sur le plan psychologique. » (Pr Laura BEYER, service de Chirurgie viscérale et digestive)
« Aujourd’hui nous sommes en mesure d’écourter au maximum la durée des anesthésies tout en assurant la gestion de la douleur en post-opératoire. Différentes techniques permettent de limiter le recours aux opiacés et les effets de somnolence, d’utiliser des agents qui seront très rapidement éliminés avec un dosage parfaitement adapté aux spécificités des patients. » (Dr Lenaïck CHABERT, Référente en anesthésie Uro-digestive)
Autant de mesures qui, ajoutées les unes aux autres, constituent une prise en soins véritablement globale et personnalisée. Les bénéfices sont nombreux, comme un retour à domicile et une convalescence bien plus rapides des patients, des risques limités et un rétablissement des capacités favorisé.