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Les ambulanciers : des soignants à part entière

Publié le :
11/02/2022 à 10:27

Être porte-parole de sa profession implique d’en connaître tous les aspects, de savoir en parler en toutes circonstances et quels que soient les interlocuteurs. Pour cela, il faut avant tout aimer son travail, être passionné. Aux Hôpitaux Universitaires de Marseille, Christophe COMBES n’est pas porte-parole des ambulanciers par hasard. Dès les premiers échanges, c’est cette passion qui transparaît. Il est habité par ce qu’il fait, investi, d’autant plus motivé à faire connaître son activité que celle-ci reste trop souvent dans l’ombre. Mais les choses sont en train de changer. Le Ministère de la Santé et des Solidarités vient de reconnaître le statut de soignants aux ambulanciers hospitaliers. Le terme « conducteur » n’apparaîtra plus dans leur fiche métier et sur leur fiche de paie à partir de juin 2022.
 
« C’est une décision historique. Une prise en compte des savoirs et compétences multiples qu’il faut acquérir et, sans cesse, maintenir à niveau pour exercer notre métier. Nous faisons partie intégrante de l’équipe médicale, nous assistons au staff, prenons des initiatives, sommes directement amenés à interagir avec les patients, les familles... »
 
Le parcours de Christophe COMBES est atypique. Il rejoint d’abord l’armée où il restera plus de 11 ans. Les missions qu’il affectionne tout particulièrement sont celles qui ont une forte dimension sociale, humaine, et le mettent au contact des populations.
 
« C’est quelque chose qui a toujours fait partie de moi et qui n’a jamais cessé de grandir. L’envie d’aider les gens, de faire quelque chose pour eux. Alors plutôt que faire la guerre, j’ai préféré m’orienter vers le soin. »
 
En 2011, il passe son Diplôme d’État d’Ambulancier et rejoint le Service Central des transports des Hôpitaux Universitaires de Marseille, assurant les transferts de patients inter-hôpitaux ou encore le transport de greffes. L’ambulancier est amené à gérer des situations toujours nouvelles, à s’adapter en permanence. Toujours enclin à s’améliorer, à se former, Christophe COMBES rejoint au bout de 5 ans le SAMU de l’Hôpital de la Timone et développe plus encore ses compétences :
 
« Les interventions se font à trois avec un médecin, un infirmier et un ambulancier. C’est ce qu’on appelle l’Unité Mobile Hospitalière. Nous formons une véritable équipe au sein de laquelle, pour être opérationnel, l’ambulancier doit connaître le véhicule par cœur. L’emplacement, le rôle et le fonctionnement de chaque équipement doit avoir été parfaitement assimilé, de même que le langage médical. Chacun connaît son rôle et sait ce qu’il a à faire. Quand je prends quelqu’un en charge, je me donne vraiment à 100%. »
 
La liste des formations et compétences requises, que ce soit pour maîtriser la conduite en toute circonstance ou participer aux soins et à la gestion des éventuelles détresses, a de quoi impressionner. Pourtant Christophe COMBES sait pertinemment qu’il est impossible de se reposer sur ses acquis.
 
« L’évolution est constante. Les techniques, le matériel changent. Nous sommes confrontés à des situations inédites comme par exemple les attentats, la pandémie. Il faut se former sans cesse. C’est aussi ce qui permet de garder son calme, d’analyser la situation plutôt que de s’agiter inutilement dans tous les sens... Nous voyons parfois des horreurs. Certaines situations nous marquent. Revêtir la tenue c’est aussi mettre son cerveau dans un état spécifique, prendre de la distance pour faire la part des choses. »  
 
Aujourd’hui, ce père de deux enfants est non seulement porte-parole de sa profession mais aussi formateur à l’Institut de Formation des Ambulanciers. Se battre pour davantage de reconnaissance, transmettre ses compétences, motiver les futurs professionnels : autant d’activités complémentaires auxquelles il se consacre avec une sincérité toujours égale.
 
« Nous avons obtenu le statut de soignants mais sommes toujours en catégorie C, ce qui correspond à des missions logistiques et techniques. Il doit y avoir une revalorisation à ce niveau. Une prise en compte des fonctions assumées et de la pénibilité. C’est essentiel pour l’attractivité et l’avenir du métier. »
 

 

Les différentes qualifications d’un ambulancier SMUR :
 
- Obtenir le Diplôme d’Etat d’Ambulancier
- Avoir le permis Poids-Lourd / Remorque
- Réaliser la Formation d’Adaptation à l’Emploi spécifique au sein d’un SAMU
- Se former aux gestes d’urgence : AFGSU niveaux 1 & 2
- Effectuer un stage de conduite d’urgence (conduite de nuit, conduite souple, évitement d’obstacles, formation aux techniques de freinage)
- Effectuer la formation Tactical Emergency Casualty Care
- Réaliser d’autres formations spécifiques et non obligatoires comme le PHTLS