Pour la prise en charge des femmes victimes de mutilations sexuelles, l'AP-HM s'engage!
Comment l’AP-HM agit dans la prise en charge des mutilations ?
Historiquement, l’équipe de la maternité de la Conception a toujours accueilli et suivi les femmes du monde entier. Contemporain des migrations africaines, la question des Mutilations Sexuelles Féminines (MSF) est devenue une réelle préoccupation sociale et sanitaire.
Nous dépistons les patientes victimes de MSF, au décours de suivi de grossesse essentiellement ou de consultation de suivi gynécologique, ce qui leur permet de bénéficier d’une prise en charge multidisciplinaire mise en place depuis une dizaine d’années dans le service du Pr AGOSTINI, avec le Dr COHEN-SOLAL, en partenariat avec le GAMS.
Les patientes nous sont aussi adressées par les associations (GAMS, Amical du Nid …) et institutions (OFPRA, CADA …) pour établir des certificats d’excision ou de non excision, pour des demandes de reconstruction ou tout simplement pour de l’information.
Nous évaluons ces patientes, informons, protégeons et les prenons en charge lors de consultations dédiées à ce sujet.
Comment se passe le processus de reconstruction ?
La première consultation permettra un premier examen et interrogatoire exhaustif afin d’évaluer quelle sera la meilleure prise en charge pour ces patientes (psychosociale / chirurgicale) par rapport à leurs plaintes et leurs attentes.
Les motivations principales de demandes de réparation émanant de ses patientes sont une demande identitaire, « afin de retrouver l’intégrité de leur corps » ou une demande d’ordre fonctionnelle afin de retrouver une fonction sexuelle de meilleure qualité.
La patiente sera ensuite évaluée par un sexologue et psychologue ; parfois la simple prise en charge psycho-sexuelle permettra à ces femmes de répondre à leurs attentes.
Une évaluation chirurgicale est bien sur ensuite réaliser pour la faisabilité du geste et l’évaluation du bénéfice de la chirurgie.
Au terme de ce parcours certaines patientes bénéficieront d’une reconstruction (désinfibulation, extériorisation du clitoris...) par le Dr COHEN-SOLAL au sein du service.
Combien de patientes recevez-vous chaque année ?
Cela est assez difficile à évaluer mais nous prenons en charge environ 300 patientes par an victimes de MSF (consultations, certificat, réparation…) et en recevons beaucoup d’autres victimes notamment dans le cadre de suivi de grossesse.
Allez-vous être en lien avec la Maison des femmes dans le suivi des femmes victimes de mutilation ?
L’ouverture de la Maison des femmes est une nouvelle porte d’entrée pour la prise en charge de ses patientes. Des projets sont en cours pour qu’à long terme, nous soyons dans une unité de lieu pour optimiser encore la prise en charge des patientes victimes de MSF.