Descente d'organes : une maladie encore taboue

La descente d'organes, ou prolapsus, est une pathologie fréquente de la femme (elle concernerait près d’une femme sur trois après la ménopause et reste sous-estimée avant la ménopause). Un véritable tabou règne autour de cette maladie qui peut véritablement gâcher la vie des patientes qui en souffrent alors même que de nombreuses solutions existent !

25ème congrès européen de l'ESGE ( European Society for Gynaecological Endoscopy)

2 ou 6 octobre 2016 à Bruxelles
http://www.esgecongress.eu/index.php/welcome.html
 
Session animée par le Dr Claire TOURETTE,  lundi 2 octobre: "la chirurgie du prolapsus en chirurgie ambulatoire"  (Outpatient laparoscopic sacrocolpopexy: A prospective study)
En savoir plus

 


 

Tout savoir sur le prolapsus
Beaucoup de femmes sont-elles concernées ?
Y’a t-il des facteurs de risque ?
Symptômes du prolapsus génital ou comment s’en rendre compte
Comment se déroulent la consultation et l'examen médical ?
Possibilités de prise en charge
Plateau technique mis à votre disposition à l’Hôpital de la Conception

 

 

 Une équipe médicale experte (Pr Aubert AGOSTINIDr Claire TOURETTE)

 

 

Contacts

Rendez-vous consultation : 04 91 38 37 02

Secrétariat gynécologie : 04 91 38 37 85

Prise de rendez-vous : s.conc.gyneco@ap-hm.fr

 

 

 


 

 

Tout savoir sur le prolapsus

 

 

Appelés aussi "descentes d'organes”, ou « boule dans le vagin » les prolapsus représentent une complication gynécologique fréquente.

 

Qu’est ce que le prolapsus ?

 

 

On parle de prolapsus génital, ou "descente d'organes", lorsque l’un des organes présents dans le bassin de la femme (la vessie ; le rectum ; l’utérus) n’est plus maintenu par les muscles et /ou les ligaments constituant le plancher pelvien (qui comme son nom l’indique est un véritable élément de soutènement de ces organes).

 

Ces organes dont les « attaches » ont perdu leur efficacité finissent par descendre et par « bomber » dans le vagin au niveau des zones anatomiques de faiblesse du plancher pelvien (fente urogénitale).

 

Le prolapsus, ou "descente d'organes" peut être présent uniquement dans les situations où la pression intra-abdominale augmente (effort de soulèvement, constipation, station debout simple) mais il peut également être permanent.

 

La « boule dans le vagin » peut parfois être réduite temporairement par la patiente elle-même mais il arrive aussi que cela ne soit plus possible et que le prolapsus soit extériorisé en permanence. 

 

 

Quelle est l’évolution des prolapsus ?

 

 

L’évolution des prolapsus est très variable.

 

Ils  restent parfois stables de nombreuses années mais peuvent aussi évoluer rapidement notamment sous l’influence de facteurs tels qu’une variation de poids importante (amaigrissement ou prise de poids), la survenue de la ménopause…

 

Il faut de toute façon rassurer les patientes sur la gravité du prolapsus et s’efforcer de surtout évaluer la gêne ressentie par les patientes. Seuls les prolapsus extériorisés justifient une prise en charge rapide car on peut considérer qu’ils ont déjà largement évolués.

 

 


 

 

Beaucoup de femmes sont-elles concernées ?

 

 

Oui, on estime qu’environ 10% des femmes ont un risque de se faire opérer d’un prolapsus génital dans leur vie.

 

Cependant la fréquence du prolapsus génital reste difficile à estimer car les patientes choisissent souvent de ne pas aborder le sujet hors consultation de gynécologie, ceci est confirmé par différentes études américaines.

 

Dans une étude hollandaise présentée lors du Congrès ICS-IUGA (International Incontinence Society - International Uro-gynecological Association), 2.750 femmes âgées de 45 à 85 ans ont été contactées par courrier pour répondre à des questionnaires concernant les troubles vésico-sphinctériens et recto-anaux.

 

La moitié d'entre-elles a répondu et 653 choisies au hasard ont accepté d'être examinées.

 

Résultat : près de 40 % des femmes âgées de 45 à 85 ans auraient un prolapsus cliniquement significatif (stade 2, 3 et 4).

 

Ce qui nous permet d’estimer que 10 à 15% des patientes ressentent une gêne due à ce prolapsus.

 

 


 

 

Y’a t-il des facteurs de risque ?

 

 

  • Les accouchements « difficiles » sont de loin le premier facteur prédisposant, surtout en cas de gros bébé (macrosomie), d’utilisation de forceps ou de traumatisme périnéal. L'épisiotomie diminue le risque de déchirure grave du périnée, mais aucune étude ne montre qu'elle diminue le risque de prolapsus.

 

  • L'âge et la ménopause sont également un facteur de risque. En raison de la baisse des estrogènes, les tissus conjonctifs perdent de leur élasticité et ne peuvent plus assurer leur rôle de soutien des organes aussi efficacement.

 

  • Les différents types d’interventions chirurgicales dans la région du bassin.

 

  • Certaines professions où la station debout prolongée et/ou le port de charges sollicitent de façon répétée le périnée.

 

  • L’hérédité joue certainement un rôle dans la prédisposition à avoir une faiblesse des tissus conjonctifs. Les femmes jeunes souffrant de prolapsus ont souvent des mères qui ont eu, elles-mêmes, un prolapsus. Dans le cas particulier de véritables maladies héréditaires des tissus conjonctifs d'autres signes sont présents, comme des hernies ou une hyperlaxité qui expose aux entorses.

 

  • D’autres facteurs de risque peuvent également intervenir : constipation sévère, tabac, obésité, efforts répétés (professionnels, sportifs ou domestiques), asthme, rhinite allergique, bronchite chronique, car ils entraînent tous des à-coups répétés dans cette zone sensible.

 

 


 

 

Symptômes du prolapsus génital
ou comment s’en rendre compte

 

 

Il faut commencer par préciser que seul 10% des femmes présentant un prolapsus sont gênées par ce dernier.

 

En cas de prolapsus génital, ou "descente d'organes" les symptômes sont assez peu caractéristiques.

 

Les femmes ont une sensation de "boule vaginale" ou de pesanteur au niveau du bassin, du périnée ou du rectum ou tout simplement une gêne.

 

La gêne augmente en général lors des efforts physiques (longue marche, etc.) et diminue après quelques minutes de repos en position allongée.

 

Dans les formes extériorisées le prolapsus génital se traduit par une boule de vagin sortant par la vulve. Ceci concernerait près de 12 % des femmes de 45 à 85 ans.

 

Très souvent les descentes d'organes sont associées à des problèmes urinaires (fuites urinaires lors des efforts ou incontinence d'effort) et/ou anaux (constipation et/ou difficultés à évacuer les selles).

 

Certaines patientes avouent parfois devoir remonter le prolapsus génital, grâce à des manipulations intimes pour pouvoir déféquer.

 

Tout ceci met en évidence l’importance d’évaluer avec soin la gêne fonctionnelle et l'altération de la qualité de vie ressentie par la patiente car le but du traitement, même chirurgical, sera de rendre sa qualité de vie « d’avant » à la patiente .

 

 


 

 

Comment se déroulent
la consultation et l'examen médical ?

 

 

Pour commencer, le médecin va interroger la patiente à la recherche :

 

  • de facteurs de risque (voir ci-dessus) ;
  • de l'existence de signes urinaires ou ano-rectaux associés ;
  • de l'existence d’une gêne fonctionnelle et de sa répercussion sur la qualité de vie de la patiente. Afin de préciser cette gêne le plus objectivement possible le médecin peut vous demander de répondre à ce que l’on appelle des questionnaires de qualité de vie.

 

Puis le médecin va vous examiner. Cet examen a pour but de préciser quels sont les organes concernés par la chute (ptôsés) à l’aide du toucher vaginal et d’un spéculum en demandant à la patiente de produire des efforts de poussée.

 

 


             

 

Possibilités de prise en charge

 

 

 Hygiène de vie ;

 

  • Rééducation périnéale : elle permet d'améliorer le soutien des organes. Elle doit toujours être proposée en premier lieu. Attention elle ne corrige pas le prolapsus mais peut stabiliser son évolution et différer le recours à la chirurgie ;

 

  • Mise en place d’un Pessaire : anneau ou cube de caoutchouc placé dans le vagin pour soutenir les organes. Ils permettent une bonne correction du prolapsus soit dans l’attente d’une chirurgie soit comme traitement chez les personnes âgées et/ou n’ayant peu ou plus d’activité sexuelle car la présence de ce corps étranger provoque des pertes et des irritations vaginales ;

 

  • Traitement chirurgical : c’est bien souvent la patiente elle-même qui décidera de la nécessité de réaliser une intervention chirurgicale ! Le point crucial est que le chirurgien devra opérer en fonction de la gêne ressentie par la patiente, son objectif principal sera d’améliorer la qualité de vie de la patiente :

 

  • Voie abdominale : par cœlioscopie : l’intervention la plus efficace par voie cœlioscopique s’appelle la promonto-fixation. Elle consiste à remonter les organes ptôsés à l’aide de prothèses insérées entre le vagin et la vessie et/ou entre le rectum et la vessie. On réalise alors quatre petites incisions de 3 à 5 mm chacune permettant d’opérer de façon mini-invasive et de diminuer ainsi le temps d’hospitalisation ainsi que les douleurs post-opératoires ;

 

  • Voie vaginale ou voie naturelle : généralement réservée aux patientes chez lesquelles la cœlioscopie n’est pas réalisable. Cette technique peut faire appel uniquement aux tissus de la patiente ou employer des prothèses (renforts textiles) qui peuvent limiter le taux de récidives (10 % à 5 ans).

 

 

Faut-il opérer à chaque fois qu’il existe un prolapsus ?

 

 

Non. On peut distinguer schématiquement trois grands motifs de prise en charge des prolapsus :

 

 

  • Les formes extériorisées : lorsque le volume du prolapsus est important, les organes peuvent véritablement sortir ou atteindre la vulve ;

 

  • L'existence de symptômes gênants : en dehors des prolapsus extériorisés, la prise en charge dépend assez largement de la gêne ressentie. Les symptômes les plus communs concernent une sensation de pesanteur au niveau du pelvis, de difficultés à uriner ou à déféquer, ou au contraire une incontinence urinaire ou anale ;

 

  • La survenue de complications liées au prolapsus : les complications de prolapsus sont directement liées à une extériorisation, qui expose à des infections, des hémorragies et des ulcérations des organes visibles. Ces complications concernent principalement des femmes âgées, pour qui la descente d'organes peut entraîner une perte d'autonomie.

 

 

Outre ces symptômes, la descente d'organes est parfois vécue par la patiente comme une altération de son image corporelle et la peur du regard du conjoint lors des moments d'intimité peuvent motiver une prise en charge médicale.

 

 


 

 

Plateau technique mis à votre disposition
à l’Hôpital de la Conception

 

 

Le service de gynécologie de l'Hôpital de la Conception met à votre disposition dans le cadre de la prise en charge des prolapsus génitaux (descente d’organe) :

 

  • La prise en charge de cette pathologie est au centre de l’activité du service depuis des décennies. Ceci a permis une  formation de pointe aux techniques opératoires mais aussi au suivi global des patientes.

 

  • Un arsenal thérapeutique classique mais aussi  l’utilisation de technologies innovantes :

 

  • Emploi de techniques mini-invasives (« cœlioscopie 3 mm », monotrocart) ayant pour objectif  de diminuer la durée d’hospitalisation et les douleurs post-opératoires éventuelles;

 

  • Aide robotisée à la chirurgie : pinces robotisées, robot Da Vinci.

 

  • Un service d’hospitalisation dédié à cette pathologie avec des chambres situées au même niveau que le bloc opératoire ;

 

  • Un personnel soignant spécifiquement formé à la prise en charge des patientes traitées pour un prolapsus génital (infirmières de bloc opératoire diplômées ; infirmières de salle ; aides soignantes)

 

 


 

 

Site Internet de l'International Continence Society (I.C.S.)
Page "Prolapsus : quand les organes descendent" (site Internet Allodocteurs.fr)