Cancers urologiques - Parcours de soin

Diagnostic

Traitement

Séjour et prise en charge

Accompagnement et soins de support

Après le cancer

Diagnostic

Les cancers urogénitaux sont variés car regroupent les atteintes tumorales notamment du rein et de la vessie, et chez l’homme, de la prostate et du testicule. Ils recouvrent des réalités très différentes. Les stratégies de prise en charge sont adaptées à chaque patient et déterminées en réunion de concertation pluridisciplinaires.

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l'homme de plus de 50 ans.

Deux terrains sont prédisposés : le patient afro-antillais et le patient avec antécédent familial de cancer de la prostate.

Aucun dépistage de masse n'est recommandé mais plutôt un diagnostic précoce individuel dans les populations à risque (dès 45 ans) et les patients qui le souhaitent (à partir de 50 ans), ayant une espérance de vie d'au moins 10 ans.

Le plus souvent, le patient est asymptomatique. Le diagnostic se fait par le toucher rectal et le dosage biologique du PSA > 4 ng/mL.

Les biopsies de la prostate posent le diagnostic de certitude et évaluent l'agressivité de la tumeur. Elles sont réalisées : par voie endorectale, échoguidées, faites sous antibioprophylaxie. 

Le cancer du testicule beaucoup plus rare, reste le plus fréquent chez l‘homme jeune entre 20 et 30 ans. C’est souvent l’apparition d’une tuméfaction ou de l’augmentation de volume de l’un des testicules qui amène le patient à consulter. Le médecin procède pour le diagnostic à la palpation des testicules, à une échographie des testicules et une recherche de marqueurs sanguins. Le retrait chirurgical du testicule atteint est le traitement initial est doit être réalisé par une équipe spécialisée entrainée.

Le cancer du rein (environ 11 000 cas / an) touche deux fois plus les hommes que les femmes et le plus souvent après 65 ans. Il est parfois diagnostiqué de façon fortuite, lors d’un examen d’imagerie pratiqué pour une autre raison. Le médecin établira le diagnostic après un examen clinique et un scanner abdominal.

Il existe des formes familiales de cancer du rein ; une analyse génétique est donc souvent pratiquée lorsque la maladie est diagnostiquée chez une personne de 30 ou 40 ans. Si une prédisposition héréditaire est repérée, les membres de la famille pourront être étroitement surveillés.

Le cancer de la vessie (près de 12 000 cas/an en France) est en grande partie lié au tabagisme et à l’exposition à certains produits toxiques utilisés dans l’industrie. Il touche quatre fois plus les hommes que les femmes, majoritairement autour des 70 ans. La part des femmes concernées croît en raison de l’augmentation de leur tabagisme.
L’élément qui fait souvent suspecter un cancer de la vessie est la présence de sang visible dans les urines. L’envie d’uriner fréquemment et les brûlures urinaires sans infection urinaire ni calculs, sont des signes plus tardifs.
Les examens de diagnostic sont l’échographie de l’appareil urinaire, l’analyse d’urines et l’exploration de la vessie par cystoscopie qui peut être suivie d’une résection chirurgicale par les voies naturelles, dans un but diagnostique et parfois de traitement.

Le diagnostic de malignité de repose sur l’examen anatomopathologique après une biopsie de la tumeur.

Une fois le diagnostic établi, une concertation entre les différents médecins spécialistes impliqués dans le parcours oncologique du patient (réunion de concertation pluri disciplinaire [RCP]) est organisée pour aboutir à une décision quant aux stratégies thérapeutiques à proposer.

Le dispositif d’annonce se met alors en place et un plan personnalisé de soins (PPS) est proposé au patient,

Traitement

Face au cancer, de nombreux traitements sont envisageables par l'équipe médicale.

Nous vous présentons ici différents traitements contre le cancer auxquels vous pourrez être confrontés durant votre prise en charge ou durant la prise en charge de l'un de vos proches.

Chirurgie

La chirurgie est un moyen très efficace de traitement du cancer.

Elle a beaucoup évolué au cours des dernières années : dans son organisation (établissements autorisés au traitement du cancer par chirurgie, RCP, chirurgie ambulatoire) ; dans ses indications (le plus souvent associée dans le cadre d’un traitement multimodal).

Le traitement chirurgical curatif d’un cancer a pour but l’exérèse de la tumeur maligne et des ganglions locorégionaux, à un stade où la tumeur n’a pas encore métastasé. La résection chirurgicale est dite complète quand tout le tissu tumoral a été réséqué et que les marges opératoires sont saines.

Dans certains cancers très particuliers, le traitement chirurgical est indiqué pour réduire la masse tumorale (debulking) afin de faciliter l’éradication ultérieure de la tumeur par chimiothérapie et/ou radiothérapie.

Il peut également être indiqué pour l’exérèse d’une métastase unique hépatique, pulmonaire, cérébrale.

D’autres actes chirurgicaux peuvent émailler le parcours d’un patient atteint de cancer, comme la biopsie chirurgicale d’un organe profond, le drainage d’un épanchement pleural ou péricardique, une compression médullaire.

Traitements chirurgicaux

  • Actes diagnostics : biopsie (rein, prostate, vessie) et endoscopie et photodiagnostic
  • Chirurgie endoscopique: urètre, prostate, vessie, uretère rein
  • Chirurgie coelioscopique et robotique : rein, voies excrétrices, vessie, prostate
  • Chirurgie complexe des tumeurs avancées (rein, vessie, pénis)
  • Chirurgie conservatrice : rein, voie excrétrice, vessie, pénis, testicules
  • Chirurgie per-cutanée guidée par imagerie (radiofréquence, cryoablation) : rein
  • Traitements endovésicaux : chimiothérapie, hyperthermie, immunothérapie
  • Traitement ablatif du cancer de la prostate en première intention et en récidive (HIFU)
Oncologie médicale

La prise en charge des cancers a connu un bond en avant au cours des dernières années.

Les traitements conventionnels (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie) ont été améliorés et complétés par de nouveaux types de traitements.

L’identification des anomalies génétiques dans les tumeurs et la compréhension des mécanismes moléculaires en cause ont permis d’améliorer de manière considérable la prise en charge des patients. 

La médecine de précision, également appelée médecine personnalisée, a pour objectif de proposer au patient un traitement adapté aux caractéristiques de sa tumeur.

L’accès aux nouveaux traitements se fait de plus en plus dans le cadre d’essais cliniques, dans le cadre de la recherche translationnelle. Celle-ci est basée sur une étroite interaction entre la recherche fondamentale et les médecins.

Chimiothérapie

L’objectif de la chimiothérapie est d’aller tuer les cellules cancéreuses.

Elle peut être prescrite…

En situation adjuvante, lorsque la tumeur a été enlevée, pour s’assurer qu’il ne reste pas de cellules cancéreuses.

En situation néo-adjuvante, pour réduire la taille de la tumeur avant la chirurgie : cela permet de limiter les séquelles potentielles liées à la chirurgie.

En cas de maladie métastatique, pour traiter l’ensemble de l’organisme.

Il existe de nombreux types de chimiothérapies, qui sont utilisés en fonction des caractéristiques du cancer.

La majorité des médicaments utilisés dans le cadre de la chimiothérapie sont administrés par voie intraveineuse, très souvent par l'intermédiaire d'un cathéter ou d'une chambre implantable afin d'éviter les ponctions répétées dans la veine.

La chimiothérapie peut également être prise par voie orale : il s’agit alors d’un comprimé, que l’on peut prendre à la maison.

Les effets secondaires de la chimiothérapie sont fréquents et d'intensité variable d'une personne à l'autre. Ils sont liés à l'action des médicaments anti-tumoraux sur les cellules qui se multiplient rapidement, c'est-à-dire les cellules cancéreuses mais également celles de la moelle osseuse, des cheveux, de la peau, etc.

Les effets secondaires les plus fréquents consistent en des modifications de la formule sanguine (diminution de certains globules blancs, des globules rouges et des plaquettes), des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée, constipation), chute des cheveux, fatigue.

Dans tous les cas, il est essentiel d'en parler à l'équipe soignante car il existe de nombreux moyens pour rendre ces effets secondaires supportables et vous permettre de mener une vie aussi normale que possible.

Immunothérapie

L'immunothérapie consiste à utiliser les défenses immunitaires de l'organisme pour qu'elles s'attaquent aux cellules cancéreuses et les détruisent.

L’idée est donc, avec l'immunothérapie, de réactiver et « booster » le système immunitaire pour que celui-ci s’attaque encore plus efficacement aux cellules tumorales.

Thérapie cibléé

Ces médicaments sont issus des dernières recherches axées sur la compréhension des mécanismes de fonctionnement de la cellule cancéreuse. Ils ont une action ciblée à un niveau précis du développement de la cellule tumorale. Les thérapies ciblées consistent ainsi à cibler une particularité de la cellule cancéreuse et à bloquer cette cible, impliquée dans la chaîne d’informations responsable de la prolifération des cellules. Ainsi, la cellule cancéreuse ne peut plus se reproduire.

Radiothérapie

Oncologie radiothérapie

  • Radiothérapie conformationnelle en modulation d’intensité (RCMI ou IMRT)
  • Cyberknife (radiothérapie stéréotaxique)
  • Protonthérapie
  • Gamma-knife
  • Tomothérapie
  • Electrons (cancers cutanés)
  • Radiothérapie guidée par l’imagerie (IGRT) : Cone beam CT, MVCT, imagerie surfacique, masque ouvert
  • Réirradiation
  • Education thérapeutique du patient en radiothérapie

La radiothérapie est un traitement locorégional des cancers. Elle consiste à utiliser des rayonnements (on dit aussi rayons ou radiations) pour détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se multiplier

L’irradiation a pour but de détruire les cellules cancéreuses tout en préservant le mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants.

Le plateau technique de radiothérapie de l’AP-HM est l’un des plus grands et des plus modernes de France. Il bénéficie d’équipements hors norme.

Rappelons que la radiothérapie est l’un des traitements les plus efficaces contre les cancers. Elle est proposée à 60 % des patients atteints de cancer, le plus souvent en association avec la chirurgie et/ou la chimiothérapie.

Près de 1 700 patients sont traités par an par le service de radiothérapie de l'AP-HM.

Radiologie interventionnelle 

La radiologie interventionnelle à visée thérapeutique en cancérologie comprend les procédures permettant le traitement d’un cancer, sous contrôle d’un moyen d’imagerie (fluoroscopie, échographie, scanner, IRM), réalisées par un médecin radiologue.

Elle permet d'accéder aux tumeurs profondes par les voies naturelles, le réseau vasculaire ou à travers la peau.

Consultations spécialisées en radiologie interventionnelle

Des actes spécifiques adaptés à la situation:

  • A visée curative de la tumeur avec sa destruction par plusieurs types de procédés, comme le froid, le laser, les ultrasons ou d’autres traitements

- Traitement des métastases pulmonaires par radiofréquence, par cryoablation,

- Traitement des métastases hépatiques par radiofréquence, par embolisation,

  • A visée curative des complications de la tumeur
  • Pour la gestion de la douleur (spondyloplastie ou cimentoplastie)

- Traitement des métastases osseuses par cryothérapie, par cimentoplastie

  • Pour la mise en place de prothèses, de gastrostomie…
Endoscopie Interventionnelle

L'endoscopie ou fibroscopie est une méthode d'exploration visuelle de l'intérieur d'une cavité inaccessible à l'œil. L'instrument utilisé, appelé endoscope ou fibroscope, est composé d'un tube optique muni d'un système d'éclairage. Lorsqu'il est couplé à une caméra vidéo, il peut retransmettre l'image sur un écran.

Séjour et Prise en charge

Hôpital de la Conception - Bbâtiment central

  • 6ème étage sud (conventionnel)
  • 5ème étage sud (de semaine)
  • 6ème étage est (ambulatoire)

Hôpital Nord - Pavillon de l'Étoile

  • Hospitalisation : 1er étage
  • Consultations et explorations fonctionnelles : 2ème étage
Oncologie médiacale
  • Hospitalisation Conventionnelle

Votre séjour peut se dérouler en hospitalisation conventionnelle, c'est-à-dire que vous resterez à l'hôpital plusieurs jours ou plusieurs semaines en fonction de vos traitements et de votre état de santé. 

Cette unité ce situe au  1er et 2ème  étage dans le Bâtiment 2 (Bâtiment extérieur) de l’Hôpital de la Timone

Hospitalisation de Jour (HDJ)

Beaucoup de traitements peuvent être administrés à l’hôpital sans que le patient ait besoin de séjourner plusieurs jours. C’est souvent le cas pour la chimiothérapie ou la radiothérapie par exemple. Le patient se voit alors fixer un rendez-vous. Une fois le traitement terminé, il peut rentrer directement chez lui. On parle alors de prise en charge en ambulatoire.

Cette unité ce situe au  1er  étage dans le Bâtiment 2 (Bâtiment extérieur) de l’Hôpital de la Timone

Accompagnement et soins de support

Soins de supports en oncologie (prise en charge de la dénutrition, de la douleur et des complications liées à un traitement médical, suivi psychologique, prise en charge sociale)

Associations

« Vivre Avec »

Après le cancer

L'accompagnement Post-Thérapie

Terminer les traitements est un jalon positif. Toutefois, l’étape post-thérapeutique ouvre de nouvelles dimensions à explorer, que ce soient sur les plans médical, psychique, individuel ou professionnel.

Pour vous soutenir dans cette phase, un suivi spécifique est élaboré conformément à un programme adapté à vos besoins (PPAC).

La durée de cet accompagnement varie en fonction de la spécificité du cancer traité, s’étalant au minimum sur une durée de 5 ans, avec possibilité d’extension si nécessaire.

Des rendez-vous avec une assistante sociale sont à disposition pour favoriser une reprise professionnelle harmonieuse.

Sachez que votre suivi post-traitement est assuré par les mêmes professionnels de santé qui vous ont accompagné, en collaboration étroite avec votre médecin habituel.