Équipe douleur aiguë adultes : soigner pour soulager, soulager pour soigner

Comment faire part de sa douleur?  Il s’agit d’une expérience sensorielle éminemment difficile à partager, à mettre en mots et parfois même à localiser de manière précise. N’avons-nous pas tous déjà ressenti, à un moment ou à un autre, le désarroi de n’avoir à disposition que des formules pour le moins lacunaires comme : « j’ai mal », « ça me fait mal »?

Où? Comment? Pourquoi? Malheureusement, aucun examen ne permet la quantification de la douleur. Aucun appareil ne permet de la visualiser, de l’objectiver. Elle peut ainsi générer chez celui ou celle qui l’éprouve un profond sentiment d’impuissance, de solitude voire d’abandon qui ne fera qu’accroître sa détresse. C’est pourquoi la douleur doit impérativement pouvoir être exprimée, et surtout prise en compte même au-delà de sa valeur primordiale d’alerte. A l’hôpital, les soignants sont sensibilisés et engagés dans le soulagement de la douleur, qui est devenu un véritable indicateur de la qualité des soins (il existe d’ailleurs un contrat d’engagement national de lutte contre la douleur au sein des établissements de santé).      

De manière à pouvoir accompagner au mieux les équipes de soins, différentes instances et dispositifs ont été mis en place comme un Comité central et des Comités locaux de lutte contre la douleur, le Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, dédié aux douleurs chroniques, ou encore l’Unité Mobile Intra Hospitalière de Soins de Supports et de soins Palliatifs (UMIHSSP).

En 2018 est également créée l’Équipe douleur aiguë adultes (ED2A) sous l’impulsion de Stéphanie MERLY-ALPA, cadre de santé, et du Pr Nicolas BRUDER, chef des services d’Anesthésie Réanimation Timone et Conception. Conduite par Franck-Christophe MONTEL, Infirmier anesthésiste et Sophie GALEY, infirmière, cette équipe mobile intervient dans les services de chirurgie et de médecine pour apporter une expertise, ajuster des traitements ou installer des dispositifs spécifiques (cathéters périnerveux, pompes à morphine, pansements lourd notamment). Franck-Christophe MONTEL et Sophie GALEY sont également en mesure de mettre en place l’administration de MEOPA (Mélange Equimolaire Protoxyde d’Azote-Oxygène), dont les effets anxiolytiques et analgésiques sont efficaces dans de nombreuses situations. Pour autant, les médicaments sont loin d’être les seuls moyens dont disposent les infirmiers pour soulager la douleur des patients : hypnoanalgésie, résonance sous cutanée, casques de réalité virtuelle font également partie intégrante des outils et techniques employées.

« Il s’agit non seulement de soulager une douleur, mais aussi d’améliorer le confort global des patients. Beaucoup de techniques se potentialisent lorsqu’elles sont associées et c’est ce qui fait tout l’intérêt de pouvoir recourir à un large éventail. Cela requiert de développer sans cesse des compétences dans différents domaines et spécialités médicales. Notre rôle est d’être, pour les équipes des services, des facilitateurs et des accompagnateurs. Que ce soit par exemple avant une intervention chirurgicale, auprès de patients hyper anxieux, ou en post-opératoire afin d’adapter au mieux la prise en charge, de l’ajuster en fonction du ressenti exprimé par les patients » (Franck-Christophe MONTEL)

Des passages sont réalisés chaque jour dans les services de Chirurgie mais l’Équipe douleur aiguë adultes, dont la référente pour l'équipe médicale est le Dr Aurélia HENIN, peut directement être contactée et sollicitée par les soignants, anesthésistes, chirurgiens ou infirmiers. Lisa BOVIS, Cadre administratif du pôle Anesthésie-Réanimation Centre, confirme qu’il s’agit là d’une activité essentielle appelée à se développer :

« Nous souhaitons que l’équipe puisse fonctionner avec un équivalent temps plein et un mi-temps de médecin supplémentaires. Les bénéfices sont avérés en termes de sécurité et de qualité des soins. Qui plus est, Franck-Christophe MONTEL et Sophie GALEY ont une activité de formation et de sensibilisation très importante au niveau du personnel ainsi que dans les écoles, auprès des IBODES et IADE. »