La diarrhée
La diarrhée
Définition
La diarrhée peut être définie comme " une émission trop rapide de selles trop liquides ".
Il est important de savoir distinguer une diarrhée banale, bénigne, régressant spontanément et ne nécessitant qu’un traitement symptomatique éventuel, d’une diarrhée plus grave (syndrome cholériforme et syndrome dysentérique) nécessitant une prise en charge médicalisée et la mise en route d’un traitement adéquat. On distingue donc :
1. La diarrhée banale ou diarrhée du voyageur ou "turista" : elle se traduit par des selles liquides et fréquentes, associées à des douleurs abdominales diffuses et parfois à des vomissements et à de la fièvre.
2. La diarrhée hydrique sécrétoire, responsable du syndrome cholériforme : la diarrhée est abondante, incessante, aqueuse, elle est souvent associée à des vomissements ; les douleurs abdominales sont peu intenses voire inexistantes, il n’existe pas de fièvre. Le risque de déshydratation est, ici, majeur, surtout aux âges extrêmes de la vie (enfants et personnes âgées)
3. La diarrhée sanglante et fébrile, responsable du syndrome dysentérique : les selles sont sanglantes et/ou glaireuses, les douleurs abdominales sont de type colique, diffuses, elles sont associées à des épreintes, à des ténesmes et parfois à des vomissements. Il existe souvent des signes généraux avec de la fièvre
Étiologies
Modes de transmission
La contamination se fait toujours par voie digestive.
Une grande partie des germes responsables se transmet par voie oro-fécale. La transmission se fait par voie directe (par l’intermédiaire de mains ou d’objets souillés) ou par voie indirecte (ingestion d’eau ou d’aliments souillés).
La diarrhée peut également survenir en raison d’une mauvaise conservation des aliments, par exemple, lorsque la chaîne du froid n’est pas respectée, il se produit alors une pullulation bactérienne et une production de toxines qui sont directement à l’origine de la diarrhée.
Par ailleurs, certains germes, habituellement présent à l’état naturel dans les voies digestives de sujets sains, peuvent se multiplier à l’occasion d’un déséquilibre de la flore digestive (pouvant être induite par la prise d’antibiotiques) et devenir alors pathogènes.
La diarrhée du voyageur ou "turista"
Nous ne détaillerons pas les étiologies des diarrhées graves, requérant un avis médical spécialisé et la mise en route d’un traitement spécifique.
Nous discuterons essentiellement de la diarrhée du voyageur. Ce syndrome clinique, également connu sous divers noms, plus ou moins pittoresques, comme "turista", "djerbienne", "kaboulite", "revanche de Montezuma", touche environ 40 % des voyageurs. Les germes en cause sont le plus souvent : Escherichia coli entérotoxinogène, Shigella, Salmonella, Campylobacter.
Le risque de contracter la diarrhée du voyageur est fonction de nombreux facteurs :
d’une part de la destination du voyageur :
- les voyages dans les pays où le niveau socio-économique est bas et donc où le risque fécal est élevé, constitue un fort facteur de risque.
d’autre part du mode de voyage :
- les voyages aventureux ou ceux à budget limité, où le voyageur partage les habitudes alimentaires et les conditions de vie des autochtones constitue également un important facteur de risque. Néanmoins, il est à noter que les touristes séjournant dans les "meilleurs hôtels" de certains pays, ne sont pas à l’abri de la maladie, puisque ces derniers ne bénéficient pas toujours d’une cuisine à l’hygiène convenable.
du terrain représenté par le voyageur lui-même ; sont facteurs de risque :
- la provenance d’un pays développé
- l’absence de voyages dans un pays tropical au cours des six derniers mois
- le non-respect des règles hygiéno-diététiques
- un âge inférieur à 6 ans
- l’existence de pathologies gastro-intestinales ou d’une immunodéficience.
Du point de vue clinique, la diarrhée du voyageur se traduit par l’émission de plus de trois selles non moulées (molles ou liquidiennes) quotidiennes ; il peut s’y associer des nausées et/ou des vomissements, ainsi que des douleurs abdominales diffuses voire parfois de la fièvre. L’évolution spontanée se fait vers la guérison en 3 à 4 jours environ.
La diarrhée chez l'enfant
Chez l’enfant, le risque le plus à craindre est la survenue d’une déshydratation. Cette dernière est idéalement combattue par l’usage de solutions de réhydratation orale : elles doivent être données toutes les heures ou toutes les deux heures, à volonté, et tant que le diarrhée persiste. L’existence de vomissements ne doit pas empêcher leur administration, bien au contraire, elles seront alors proposées à l’enfant de façon plus fréquente et en plus petites quantités.
Chez le nourrisson, allaité au sein, l’allaitement maternel doit être poursuivi, il s’associera idéalement à une réhydratation orale par des solutions sucrées-salées. Chez les nourrissons sevrés, il est possible de donner des laits de remplacement ou de reprise, qui ne contiennent pas de lactose ou dont la teneur en lactose est peu élevée (par exemple Diargal*, AL 110*), ces laits ne seront donnés que quelques jours, dans tous les cas, la reprise du lait habituel se fera de manière progressive ou sous surveillance.
Chez les enfants plus âgés, un régime antidiarrhéique classique sera proposé : il comportera une alimentation sans graisses animales ou végétales et sans légumes verts ou agrumes au début et il reposera essentiellement sur les bouillies à l’eau, les pommes de terre, le riz, le tapioca, les pommes coings, … De même que précédemment, la reprise d’une alimentation normale se fera de manière progressive et sous étroite surveillance.
Dans tous les cas, l’objectif est de maintenir un état d’hydratation et de nutrition corrects en attendant la guérison spontanée de la diarrhée.
Attention, la persistance de la diarrhée malgré l’administration d’un traitement correct, l’apparition de signes de déshydratation sévère ou de fièvre et/ou frissons, l’existence de sang et/ou glaires dans les selles, la persistance de vomissements ou une hydratation orale insuffisante, doivent amener à consulter un médecin.