Correction d’une communication interatriale Sinus venosus par cathétérisme interventionnel : une première à Marseille

Le Dr Philippe ALDEBERT et son équipe du Centre de compétences des cardiopathies congénitales de l’adulte à l’Hôpital de la Timone viennent de réaliser une première marseillaise avec la correction par cathétérisme cardiaque d’une Communication interatriale (CIA) de type Sinus venosus.

Cette intervention a été pratiquée dans le cadre de l’étude nationale multicentrique « Optivenosus », visant à évaluer l’efficacité et la sécurité du protocole de correction par cathétérisme interventionnel en comparaison à la chirurgie classique. La communication interatriale Sinus venosus se traduit par un passage anormal dans la partie haute de la cloison séparant normalement l’oreillette gauche de l’oreillette droite du cœur. Cette cardiopathie congénitale induit un retour veineux pulmonaire anormal dans la veine cave supérieure, responsable d’insuffisance cardiaque et, potentiellement, d’hypertension pulmonaire. Le cathétérisme interventionnel permet d’implanter un stent afin de corriger la communication interatriale en passant par une veine, sans avoir à ouvrir le sternum ni placer le patient sous circulation extra-corporelle. Cette intervention percutanée est un traitement de référence pour les communications interauriculaires de type Ostium secundum, les plus fréquentes, depuis plusieurs années. Mais son utilisation en cas de sinus venosus demeure à ce jour beaucoup plus rare.

La patiente de 76 ans opérée par le Dr ALDEBERT présentait plusieurs symptômes d’insuffisance cardiaque suite à l’évolution de sa cardiopathie, dont des problèmes d’hypertension, de palpitations et d’essoufflement. Son cas (caractéristiques anatomiques, comorbidités, complications…) a été examiné et évalué par un panel d’experts à l’échelle nationale afin de déterminer si elle pouvait être incluse dans l’étude et bénéficier de cette technique innovante. Si l’intervention est beaucoup moins lourde que la chirurgie classique, elle nécessite toutefois un très haut niveau de compétence et une collaboration parfaitement coordonnée entre les différents professionnels impliqués. Préalablement, l’équipe a effectué une simulation sur modèle imprimé 3D reconstruit à partir du scanner, avec un masque en 3D du stent utilisé dans la procédure (stent couvert Optimus).

L’implantation a été guidée par échographie transoesophagienne par le Dr Anne-Claire CASALTA, qui copilote le Centre de compétences des cardiopathies congénitales de l’adulte à la Timone. La patiente a été opérée le jeudi 6 juin et a pu sortir de l’hôpital dès le samedi 8 dans la matinée. Elle sera régulièrement suivie par l’équipe durant les 5 prochaines années.

L’étude « Optivenosus » va permettre de constituer le premier registre prospectif multicentrique pour ce type de malformations congénitales.