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La radiographie peropératoire : une révolution dans la chirurgie du cancer du sein

Publié le :
01/12/2025 à 14:57

Limiter drastiquement le nombre de reprises pour les chirurgies conservatrices du cancer du sein, c’est ce que permet le nouvel appareil mobile de radiographie peropératoire au bloc de l’Hôpital de la Conception. Les taux de reprises sont effectivement diminués de 20 à 25%, avec tous les bénéfices que cela implique pour les patientes.  

 

 

En cas de cancer du sein, une chirurgie mammaire conservatrice est envisageable lorsqu’une seule tumeur est présente dont la taille, corrélée avec celle du sein, est suffisamment petite. L’intervention consiste alors à retirer la tumeur avec une marge de sécurité autour, en minimisant autant que possible les répercussions esthétiques. En comparaison avec la mastectomie (ablation intégrale du sein), la chirurgie conservatrice évite donc aux patientes une intervention lourde et garde leur image corporelle intacte.

 

Elle nécessite toutefois une précision optimale pour retirer complètement la tumeur avec des marges de sécurité suffisantes à l’œil nu, tout en préservant un maximum de tissu sain. En cas de marges insuffisantes sur l’analyse définitive de la tumeur, rendue environ quinze jours plus tard, une réintervention est alors nécessaire pour obtenir ces marges de sécurité. Celle-ci implique pour les patientes un nouveau passage au bloc opératoire, avec tout le stress et les contraintes qui y sont associés. Les reprises, en plus d’affecter la qualité de vie des patientes, retardent la mise en place des traitements adjuvants qui, dès lors, diminuent en efficacité (chimiothérapie / radiothérapie). Elles représentent par ailleurs un coût supplémentaire non négligeable pour l’hôpital et des problématiques additionnelles en termes de planification des opérations.    

 

Afin de s’assurer des marges de sécurité et d’opter pour les meilleurs choix thérapeutiques, il est de fait crucial pour les chirurgiens de pouvoir rapidement évaluer la pièce opératoire qu’ils viennent de retirer.

 

« Auparavant, nous demandions à un médecin anatomopathologiste d’analyser la tumeur au microscope. Le temps que les résultats nous parviennent, cela doublait la durée d’intervention qui est généralement d’une heure, une heure et quart. Une alternative était d’effectuer un contrôle radiographique pendant l’intervention mais là aussi, il fallait envoyer la pièce en radiologie pour qu’un manipulateur l’examine. » (Dr Laura Sabiani, service de Gynécologie obstétrique du Pr Aubert Agostini – Hôpital de la Conception)

 

A présent, le dispositif de radiologie est à l’intérieur même du bloc opératoire. Les résultats sont quasiment obtenus en temps réel, en quelques minutes à peine, avec un maniement très simple pour les équipes.

 

Cela permet aux chirurgiens de procéder de manière immédiate et extrêmement précise à d’éventuels ajustements nécessaires.

 

« La qualité et la performance de la chirurgie s’en trouvent indiscutablement améliorées car pour chaque patiente, je peux être certaine d’avoir ciblé avec précision la zone opératoire la plus pertinente. Très peu de centres sont aujourd’hui équipés de cette technologie ; disposer d’un tel outil constitue un véritable gage de qualité et reflète directement l’expertise de notre centre »

 

   

Cliché de mammographie avec repérage de la Tumeur et radiopièce correspondante

avec la tumeur au centre de l'image