Rencontre avec Valérie ROUERGUE, infirmière coordinatrice de la RAAC à l’Hôpital de la Conception
La Récupération Améliorée Après Chirurgie (RAAC) concerne depuis juin trois disciplines de l’Hôpital de la Conception : la gynécologie, la chirurgie bariatrique et l’ORL. La mise en place de ce dispositif a fait l’objet d’une préparation minutieuse afin d’optimiser au maximum les protocoles. Les équipes ont ainsi effectué un important travail de concertation et d’élaboration de manière à proposer à l’ensemble des patients un cadre cohérent et structuré, tout en prenant en compte les spécificités des différents services.
Dans ce contexte, le rôle d’infirmière coordinatrice est primordial. Expliquer, rassurer, faire l’interface entre les patients et les équipes, assurer un suivi une fois que les patients sont de retour chez eux mais aussi évaluer les procédures : Valérie ROUERGUE est présente à toutes les étapes du parcours de soins.
Etre infirmière coordinatrice de la RAAC requiert donc des connaissances poussées des différentes pathologies et techniques chirurgicales correspondantes, mais aussi de grandes qualités humaines. Valérie ROUERGUE conjugue tout cela avec une longue expérience d’infirmière en dialyse, d’abord à l’Hôpital Sainte-Marguerite, puis à l’Hôpital de la Conception.
« Je vois les patients quelques jours avant et le jour qui suit leur opération, lors de consultations dédiées de 30 à 45 minutes. L’objectif est de reprendre ce qu’ont dit les chirurgiens et d’expliquer les grands principes de la RAAC. Le retour à domicile précoce permet une récupération plus rapide et diminue les risques d’infection nosocomiale, à la condition bien sûr que les patients se mobilisent autant que possible. Il ne s’agit pas de rentrer à la maison pour rester alité ! Il n’y a pas de contre-indication à la RAAC. Les personnes âgées par exemple, peuvent tout à fait en bénéficier mais la présence d’un aidant est en revanche indispensable. »
Un journal de bord est remis aux patients, contenant tous les renseignements utiles notamment sous la forme de questions/réponses. Le journal à proprement parler est constitué de grilles d’évaluation et d’un questionnaire. Chaque jour pendant les 10 jours qui suivront l’opération, les patients devront prendre une minute pour remplir ce journal.
« C’est utile pour leur suivi mais aussi pour qu’ils n’oublient pas les recommandations. Avec la RAAC, les patients sont acteurs de leur guérison, ils doivent s’impliquer dans le processus. »
Un volet destiné aux infirmiers libéraux qui s’occupent des patients à leur domicile a également été intégré au document global. Valérie ROUERGUE reste en contact avec les patients par téléphone afin de s’assurer de leur récupération.
« Un calendrier a été établi pour les appels téléphoniques. J’appelle les patients le 1er jour de leur retour à domicile, puis le 7ème jour et, pour certaines opérations, le 15ème jour. Je leur demande comment ils vont naturellement, et pour chaque spécialité une série de questions a été élaborée par les équipes de soins, de manière à obtenir les informations les plus pertinentes et précises possible. Je reste également joignable par téléphone ou email pour répondre à d’éventuels questionnements, conseiller ou rassurer. »
À l’avenir, d’autres disciplines comme l’urologie ou la chirurgie plastique et réparatrice sont susceptibles d’intégrer le dispositif. De par les bénéfices qu’elle apporte et les constantes innovations en matière de chirurgie mini-invasive, la RAAC est appelée à se développer de plus en plus. Le 28 novembre, une formation organisée chaque année par le service d’anesthésie – réanimation de l’Hôpital Nord réunira des experts de toute la France sur des thématiques liées à la Récupération Améliorée Après Chirurgie. Cette année, deux interventions porteront sur le rôle de l’infirmière coordinatrice, lui aussi appelé à évoluer au fil du temps.