Christophe BONILLO, infirmier anesthésiste de haut vol

Une vie au service de la vie


Certaines personnes semblent prédisposées à venir en aide aux autres. Très tôt, l’altruisme est pour eux une évidence et devient, souvent, une vocation. Christophe BONILLO en fait partie. Infirmier anesthésiste de bloc en Pédiatrie spécialisé dans les urgences, la réanimation et la douleur, il exerce également aux côtés des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône.

Un malaise dans les calanques, un incident en mer, une blessure en montagne… Christophe BONILLO vole littéralement à notre secours à bord de l’hélicoptère de la sécurité civile basé à l’aéroport de Marignane. 



Une double activité donc, entièrement tournée vers l’assistance, les secours d’Urgence, le soin. Une double activité qui ne laisse que peu de temps pour souffler, implique d’être confronté à des situations à la fois périlleuses et éprouvantes, mais qu’importe : lorsqu’on lui demande comment il fait pour tenir, il répond le plus simplement du monde, 

« Loin de m’épuiser, en fait mon travail me ressource, parce que je le vis comme une passion. »

Pompier depuis l’âge de 16 ans, Christophe est un hyperactif, cherchant sans cesse à apprendre et à s’améliorer. Il passe d’abord son diplôme d’infirmier et rejoint le SAMU/SMUR de Marseille, puis entre dans une école d’anesthésie durant 2 ans (« Master 2 ») pour affiner son expertise et proposer une prise en charge holistique. Il obtient par la suite de nombreux Diplômes d’Université (Urgences collectives, Médecine de catastrophe, Urgences maritimes, Soins en réanimation, Urgences pédiatriques, Prise en charge de la douleur…) et devient également formateur aux gestes et soins d’urgences chez les pompiers et auprès du personnel médical et paramédical.

Il commence une spécialisation, en un an, pour un D.U d’hypnose médicale, technique efficace pour rassurer les enfants et favoriser leur endormissement avant une opération.

« On leur demande ce qu’ils veulent comme parfum pour s’endormir, par exemple la fraise. On leur dit qu’ils vont sentir ce parfum et on arrive à les conditionner pour qu’ils aient vraiment l’impression de percevoir une odeur de fraise. La communication passe par tous les sens, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le regard. »

Concilier empathie et sang-froid n’est pas chose aisée mais cela permet une prise en charge complète où l’accueil fait déjà partie du soin.

« Nous sommes une vingtaine d’infirmiers anesthésistes Pédiatriques pour assurer une présence 24h/24 en astreintes et gardes. Une équipe soudée, solidaire, dans laquelle nous sommes tous complémentaires avec une cadre de santé I.A.D.E performante pour l’organiser.

Par rapport aux adultes, l’anesthésie chez les enfants est très complexe. Ici on endort des enfants dont le poids peut varier de 800 grammes à 100 kilos pour certains adolescents.

C’est une gymnastique de calcul pour évaluer les dosages par rapport au poids et choisir le matériel correspondant à la morphologie de chacun dans toutes les spécialités. »


Lors d’une opération de secours les conditions ne sont pas les mêmes, il faut parer au plus pressé, s’adapter à la situation. C’est un travail d’équipe : le pilote et le mécanicien gèrent l’acheminement, l’hélitreuillage lorsque l’appareil ne peut pas se poser. Tout ce qui concerne la victime, son conditionnement et son traitement, sont le domaine du médecin et de l’infirmier urgentiste. Ils ne disposent parfois que de quelques minutes pour équiper le blessé, en fonction des conditions météo ou de la quantité de kérosène. Le pilote peut aussi choisir de les laisser sur place pour revenir plus tard. Beaucoup de décisions cruciales prises en quelques instants.

« Parfois on peut avoir le vertige, avoir peur lors d’un hélitreuillage en paroi rocheuse en fonction de la météo. Il faut parvenir à se concentrer sur la victime, sur les soins à prodiguer. C’est une fierté, quand on sauve une vie ! »

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