Le renoncement aux soins, une bombe à retardement - Lancement d’une campagne de sensibilisation pour inciter au retour aux soins

Médecins hospitaliers et médecins libéraux unissent leurs voix pour appeler les habitants de la région à ne pas négliger leur santé et à consulter de nouveau leur médecin, en particulier pour les pathologies à risque.
Face à un renoncement aux soins de plus en plus préoccupant, l’URPS Médecins Libéraux PACA et l’AP-HM lancent aujourd’hui une grande campagne de sensibilisation sur les risques de renoncement aux soins.
Dr Laurent SACCOMANO, président de l’URPS Médecins Libéraux PACA : « Si dans un premier temps, au début de la crise, les habitants étaient incités à consulter uniquement en cas d’urgence, cette période est terminée. Aujourd’hui, nous lançons un appel au retour aux soins des patients. Seule une obligation subsiste : appeler en amont pour prendre rendez-vous, ce qui permettra au médecin d’identifier si le patient est suspect de Covid-19 et de le réorienter si nécessaire vers la bonne structure d’accueil. »
Jean-Olivier ARNAUD, directeur général de l’AP-HM : « Les hôpitaux de l’AP-HM ont, au début de la crise, déprogrammé massivement les opérations non urgentes pour libérer le nombre de lits de réanimation et les places d’hospitalisation nécessaires pour les patients Covid-19. Néanmoins, l’AP-HM a toujours été présente pour les malades nécessitant des soins urgents. Elle a toujours maintenu son rôle de proximité et de recours. Tous nos circuits ont été repensés pour ne faire prendre aucun risque à nos patients non affectés par le Covid-19 tout en respectant les règles du confinement qui, par nature, limite l’accès à nos établissements. »
Dans les hôpitaux ou en ville, de trop nombreux patients renoncent à consulter leurs médecins
Les médecins hospitaliers et libéraux s’alarment du phénomène de plus en plus massif de renoncement aux soins. « Nous observons via notre SAMU centre 15, des cas de malades très graves qui, par peur de déranger les services hospitaliers ou par peur d’être contaminés à l’hôpital, tardent à appeler les secours », déplore le Pr Dominique ROSSI, président de la Commission Médicale d’Établissement de l’AP-HM. « Le prolongement du confinement exige la reprise de toutes les activités qui représentent une perte de chance pour nos patients. L’interruption, même temporaire, de leur suivi médical fait courir de très sérieux risques d’aggravation de leur état. Des circuits sécurisés non-Covid sont mis en place au sein des hôpitaux pour assurer une prise en charge de qualité, tout en respectant les règles du confinement. »
Dr Laurent SACCOMANO, président de l’URPS Médecins Libéraux PACA et Jean-Olivier ARNAUD, directeur général de l’AP-HM résument : « Parce qu’ils ne veulent pas déranger leur médecin mais aussi parce qu’ils craignent d’être contaminés par le virus en se rendant à l’hôpital ou au cabinet, des centaines de patients reportent leur visite à l’après-confinement. Mais la situation de crise dure et la période de confinement est désormais prolongée d’un mois. Nous incitons la population à faire confiance à leurs professionnels de santé. La maladie n’attendra pas la fin du confinement pour se manifester !»
Ces pathologies chroniques qui peuvent faire courir un risque supplémentaire en cas de contamination au Covid-19
En cas de contamination par le Covid-19, certaines pathologies chroniques peuvent même devenir facteurs d’aggravation de l’infection. C’est ce que l’on appelle les comorbidités. Elles recouvrent : toutes les formes de pathologies respiratoires chroniques (bronchite chronique, emphysème, asthme, mucoviscidose…) ; l’insuffisance rénale dialysée ; l’insuffisance cardiaque ou antécédents cardiovasculaires (AVC...), le diabète. Les personnes suivies pour un cancer, ou qui prennent un traitement suite à une greffe d’organe, les personnes atteintes du VIH non contrôlé sont aussi concernées.
Dr Laurent SACCOMANO, président de l’URPS Médecins Libéraux PACA et Jean-Olivier ARNAUD, directeur général de l’AP-HM ajoutent : « Toutes les personnes doivent absolument renouer le lien avec leur médecin pour préserver leur santé. À l’hôpital ou dans les cabinets de ville, une organisation spécifique est mise en place pour assurer la sécurité des patients lorsqu’ils se présentent dans nos salles d’attente ou dans nos hôpitaux. Lorsque la consultation de visu est impossible, des solutions de téléconsultation sont proposées. Il est essentiel que la population comprenne ; qu’en ces temps difficiles, sa santé doit être une priorité absolue.»
Une campagne de sensibilisation dans les rues et sur les réseaux sociaux
Dès le 20 avril, une campagne de sensibilisation grand public sera déployée sur les réseaux sociaux, dans les médias et dans les rues de Marseille.