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Choc cardiogénique : un dispositif pour suppléer le cœur

Publié le :
15/04/2022 à 10:53

L’Unité de Soins Intensifs en Cardiologie de l’Hôpital Nord, dirigée par le Pr Laurent BONELLO et le Dr Mélanie GAUBERT, coordonne actuellement une étude nationale sur l’utilisation d’un dispositif d’assistance circulatoire novateur en cas de choc cardiogénique : l’IMPELLA. La participation d’une vingtaine de centres répartis dans toute la France va permettre d’inclure plus de 200 patients sur une période de 3 ans.  

Le choc cardiogénique est une complication extrêmement grave de l’infarctus du myocarde. La pression artérielle chute au point que les organes périphériques (reins cerveau foie), insuffisamment alimentés, ne peuvent à leur tour assurer un fonctionnement normal. Rapidement, cela peut entraîner une défaillance multi-viscérale. Le choc cardiogénique est, de fait, associé à un taux élevé de mortalité (environ 50%) qui a relativement peu évolué ces 20 dernières années. L’apport de l’IMPELLA pourrait représenter une grande opportunité d’améliorer le taux de survie des patients. 



Cette technique mini-invasive est pratiquée au bloc de coronarographie en seulement 15 à 20 minutes, par voie percutanée et sous anesthésie locale, juste avant la revascularisation coronaire du patient avec mise en place d’un stent dans l’artère. L’IMPELLA permet de suppléer le cœur en pompant le sang directement dans la cavité ventriculaire pour le rejeter dans l’aorte. Ce faisant il soutient les organes le temps que le muscle cardiaque récupère grâce à la réparation artérielle. Dans la prise en charge conventionnelle, la revascularisation en urgence est associée à l’administration de drogues telles que l’adrénaline et la noradrénaline, dont les effets secondaires peuvent être délétères. Avec l’IMPELLA, l’usage de ces substances est réduit.  
   
Le Professeur BONELLO, le Dr LAINE et leur équipe sont des précurseurs en ce qui concerne l’IMPELLA. Dès 2017, ils ont commencé à l’employer au sein de leur unité. En 2018, ils participaient à la rédaction des recommandations françaises et du protocole d’utilisation du dispositif. Ce dernier demeure toutefois restreint à des cas très précis et n’est pas encore remboursée par la sécurité sociale. Si les bénéfices en termes de mortalité sont démontrés par l’étude en cours, son application pourra être étendue, voire systématisée.    
  
L’Unité de Soins Intensifs en Cardiologie de l’Hôpital Nord contribue régulièrement à l’évolution des techniques de prise en charge des affections cardiaques aiguës mettant en jeu le pronostic vital. Récemment, elle a notamment démontré l’intérêt d’une stratégie précoce de coronarographie et d’angioplastie en cas d’infarctus du myocarde (étude EARLY), ou encore été la première en France à traiter une embolie pulmonaire par reperfusion à l’aide d’un système de thrombo-aspiration.