Cancers du sein et gynécologiques : « Nous vivons une transformation complète de la prise en charge des patientes », Pr CARCOPINO
Le service de gynécologie obstétrique de l’Hôpital Nord est une grande unité polyvalente en liaison avec la maternité de niveau 3, comprenant le diagnostic prénatal, l’obstétrique, la grossesse normale et pathologique avec un accompagnement de la femme enceinte et de son accouchement. La gynécologie et le suivi de la femme incluent le dépistage, la prévention des cancers (contraception, ménopause, etc), les pathologies bénignes de la femme comme les fibromes.
Le Pr CARCOPINO qui gère le versant chirurgie gynécologique et cancérologie gynécologique au sein de l’AP-HM, détaille la prise en charge en cancérologie sénologique avec notamment la filière cancérologie mammaire et la cancérologie pelvienne (cancers de la vulve, du vagin, du col de l’utérus, des ovaires), deux axes majeurs de l’activité en cancérologie. Outre son plateau technique ultramoderne qui permet la pratique de la radiothérapie per-opératoire au profit notamment des patients âgés, l’Hôpital Nord dispose d’une plateforme de diagnostic rapide du cancer du sein. En 24 heures les équipes sont en mesure de poser un diagnostic précis. Une unité de colposcopie dédiée aux pathologies cervico-vaginales et vulvaires assez unique en région vient compléter l’offre de soins.
Pour le Pr CARCOPINO, de façon certaine « nous vivons une transformation complète de la prise en charge des patientes grâce à des progrès phénoménaux sur le ciblage des gestes chirurgicaux, en radiologie sur le plan de la capacité diagnostique d’imagerie, en radiothérapie en termes d’efficacité des traitements, et enfin des progrès interviennent sur le ciblage des thérapeutiques et l’indication des traitements permettant sur certains types de cancers d’offrir des traitements qui transforment complètement le pronostic ».
Le cancer du sein qui touche 50 000 femmes par an, soit une femme sur huit, se soigne de mieux en mieux bien que le diagnostic précoce demeure fondamentalement un enjeu.
Au sein de ce service de l’Hôpital Nord, la multidisciplinarité s’impose dans le parcours de soins des patientes impliquant les chirurgiens, les anathomopathogistes, les radiologues, les radiothérapeutes, les oncologues, les psychologues, et d’autres spécialités chirurgicales mais également l’oncogériatrie et la cardio-oncologie. « C’est l’une des grandes forces du CHU, on est capable d’avoir recours à tous ces professionnels » pour optimiser cette prise en charge en mutation, explique-t-il. « Désormais on adapte les traitements aux caractéristiques moléculaires et génétiques des tumeurs et aux caractéristiques génétiques des patients. »
Côté facteurs de risques, le chirurgien insiste sur les dégâts que provoquent le tabac, l’alcool, et l’environnement associés à la sédentarité et à une alimentation saturée en graisses. Dans le cancer du sein, il rappelle le rôle reconnu de la perturbation du rythme tel le travail de nuit, et souligne contrairement aux idées reçues que « la fatigue se traite avec le sport », ce d’autant plus qu’il est prouvé dans cette pathologie-là notamment que « les patientes qui adoptent une activité physique régulière auront un meilleur pronostic ». Une bonne optimisation de la prise en charge passe par l’absence de rupture dans le parcours de soins, raison pour laquelle le service relève le challenge du numérique. Le Pr CARCOPINO chargé du chantier modernisation- techniques innovantes et chirurgie ambulatoire, projette à court terme la mise en place d’une application numérique pour la chirurgie ambulatoire et la réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC) qui permettrait précisément ce lien médecin, institution et ville.